La grève illimitée des cheminots boucle aujourd'hui son septième jour. Au vu de la détermination des grévistes et l'échec des pourparlers entre les travailleurs via la Fédération nationale des syndicats, le pire est à craindre. La paralysie quasi totale du trafic ferroviaire aurait assurément des répercussions néfastes sur divers plans. Côté financier, la trésorerie de la SNTF, qui, à en croire ses premiers responsables, n'est pas très reluisante, prendra un sérieux coup. La DRH refuse d'avancer un quelconque chiffre concernant le manque à gagner, mais des indiscrétions estiment les pertes d'une seule journée de grève à des millions de dinars. Les nombreux avantages qu'offre le réseau ferroviaire, que ce soit pour le transport des personnes ou de la marchandise est en pole position des moyens de déplacement le plus convoité. Son arrêt suppose le blocage de pas mal de prestations. Il faut savoir que les étudiants et fonctionnaires ne sont pas les seuls usagers pénalisés par cette grève. Selon les cheminots, pas moins de 5 000 personnes transitent quotidiennement par les gares. Ceci, sans oublier les abonnements, notamment ceux conclus avec les universités et les personnes qui prennent le risque de ne pas payer leur ticket. Cependant, plusieurs autres entreprises qui acheminaient leurs marchandises (matière première) le sont davantage. Car elles ne sont pas approvisionnées depuis dimanche dernier. C'est le cas notamment pour le carburant dont les nombreux conducteurs ne peuvent se passer. Selon les travailleurs de la SNTF venus de diverses wilayas du pays, rencontrés à la Fédération nationale des cheminots, l'approvisionnement en carburant acheminé via les rails se fait à partir de Skikda vers d'autres wilayas qui, à leur tour, se charge de la distribution et du transport toujours via le réseau ferroviaire. La capitale, par exemple, est alimentée par la wilaya de Béjaïa. En un mot, si la grève se poursuit encore, les conducteurs, qui n'ont pas fait le plein de leurs réservoirs ces derniers jours, risquent d'immobiliser leurs voitures pour manque de carburant qui, sans lui, même le véhicule sorti tout droit d'une prestigieuse maison ne démarrera pas. À en croire les mêmes travailleurs, les entreprises conventionnées avec la SNTF pour le transport de leurs marchandises et autres produits stratégiques s'inquiètent déjà du retard enregistré. L'inquiétude a également gagné la direction générale de la SNTF qui craint le pire. “Nous faisons tout pour assurer le service minimum qui permettra d'assurer ces prestations de transport, notamment de produits stratégiques, mais il n'y a pas que le transport via les rails”, nous dit le DRH qui craint que “les entreprises optent pour d'autres moyens de transport. Nous ne voulons pas perdre nos parts de marché public”. Pour le DRH de la SNTF, “chacun assumera sa part de responsabilité”. Question : à qui reviendra la plus grosse part de responsabilité ? Quelle sera la part de responsabilité de la SNTF ?