Regroupant 43 pays, dont les 27 de l'Union européenne, la Turquie, Israël, ainsi que les pays arabes riverains de la Méditerranée, l'Union pour la Méditerranée, qui ambitionne de surmonter les crises politiques à travers des projets de coopération, tente vainement de tenir son second sommet, en raison des menaces de boycott émanant de quelques pays arabes. Miguel Angel Moratinos, dont le pays doit accueillir ce rendez-vous, s'active dans l'espoir de convaincre les récalcitrants de répondre présents à Barcelone le 7 juin prochain. À son retour d'une tournée au Proche-Orient, dans le cadre de la présidence espagnole de l'Union européenne, le chef de la diplomatie espagnole estime que la tenue de ce second sommet de l'UPM, était “garantie à 90%”, malgré la menace d'un boycottage arabe pour cause de la participation annoncée du ministre israélien des Affaires étrangères. En effet, Avigdor Lieberman a annoncé qu'il prendrait part au sommet, malgré l'opposition d'un certain nombre de pays arabes, comme l'Egypte et la Syrie, qui ont menacé de le boycotter s'il venait. En dépit de cela, Miguel Angel Moratinos a affiché face à la presse un certain optimise en affirmant : “Bien que rien ne soit jamais sûr dans la vie, et au Proche-Orient encore moins, si avant mon voyage j'avais un baromètre de possibilités de 70% que le sommet puisse être maintenu et se dérouler de manière adéquate, à présent je considère qu'il est garanti à 90%.” Cet optimisme de ministre espagnol est loin d'être partagé en Europe. Une source diplomatique européenne à Bruxelles s'est montrée plus sceptique sur les chances du déroulement de ce sommet à la date fixée, en soulignant que la venue annoncée du chef de la diplomatie israélienne n'était pas le seul obstacle. Elle insistera sur le fait que “la tendance de toute façon est à un report, le temps de voir au moins ce que vont donner les négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens”, parce que “personne n'a vraiment intérêt à avoir une réunion pour avoir une réunion” si elle se solde par un échec. Plus catégorique, la même source estime que “Madrid voit les choses autrement et tente de convaincre Paris de maintenir le sommet, mais sans grand succès à ma connaissance”. En avril dernier, une conférence de l'Union pour la Méditerranée sur l'eau s'était soldée par un échec en raison d'un différend israélo-arabe sur une référence aux “territoires occupés”. Il y a lieu de signaler qu'une autre source diplomatique européenne interrogée à Madrid n'a pas exclu en cas de boycottage arabe un report du sommet à novembre, après les élections aux Etats-Unis, quand le président Barack Obama pourrait présenter un nouveau plan de paix pour le Proche-Orient.