“Une commission interministérielle se penchera sur les amendements à apporter à l'ordonnance de 1973 relative à l'emploi des anciens prisonniers détenteurs de diplômes et aux personnes ayant un casier judiciaire.” C'est ce qu'a affirmé hier Mokhtar Felioune directeur de l'administration pénitentiaire en marge d'une visite de travail effectuée à la prison de Tidjellabine où se déroulaient les épreuves de confirmation de niveau d'études. M. Felioune, qui était accompagné de M. Hadj Djillani directeur général de l'Onfed (Office national de l'enseignement et de la formation à distance) et du procureur général M. Bacha Boumediene, a précisé que les nouveaux textes vont permettre d'aplanir tout obstacle aux personnes ayant un casier judiciaire et ainsi faire en sorte que toute personne désireuse d'exercer une activité commerciale ou économique puisse le faire grâce aux nouveaux amendements. “Nous avons élaboré un certain nombre de propositions qui prennent en compte la loi sur le commerce et le code du travail, etc. Il y a des lois qui ont besoin d'être modifiées pour que le demandeur d'emploi bénéficie de plus de facilités”, a-t-il encore indiqué. Le représentant de Tayeb Belaïz a précisé encore que la loi de 1973 interdit aux employeurs de refuser une demande de travail pour une personne parce qu'elle a un casier judiciaire. Dans cette loi, il est néanmoins précisé qu'on peut refuser un emploi donné à une personne parce qu'il ne lui convient pas, a-t-il souligné et d'ajouter : “Les réajustements que nous allons apporter devront faciliter encore plus la tâche”, assure Felioune. À une question sur la surpopulation carcérale, il a reconnu que les prisons algériennes connaissent une surpopulation carcérale importante, mais il a assuré que les nouvelles infrastructures qui seront réceptionnées d'ici l'été permettront d'alléger un tant soit peu cette surcharge. “Nous allons grâce à ces nouvelles réalisations sortir de cette situation de surcharge vers une situation plus normale”, avant de préciser que la situation sera nettement améliorée avant la fin de l'année 2010. Sur les critiques émises par certaines ONG sur les conditions de détention des prisonniers, il affirmera : “je tiens comme témoins la presse nationale et les 3 500 acteurs de la société civile (associations, scouts) et les 68 associations locales qui visitent régulièrement les prisons.” Et d'ajouter : “Des délégations anglaises et françaises ont visité récemment nos prisons dans le cadre des échanges et partenariat avec ces pays et elles étaient satisfaites de la situation de nos prisons.” Par ailleurs, M. Mokhtar Felioune a qualifié les conditions de déroulement des épreuves de remise à niveau des prisonniers de “très encourageantes”. Plus de 14 096 candidats prennent part à ces épreuves et plus de 24 000 détenus poursuivent leurs études au sein des établissements pénitentiaires alors qu'ils ne dépassaient pas 2 255 inscrits au début des réformes engagées par le secteur de la justice en 2002. “Pour cette année scolaire 2009-2010, il a été enregistré 4 4000 inscrits entre enseignement et formulation professionnelle, représentant 80% de l'ensemble des prisonniers, preuve qu'il y a un engouement de la part des prisonniers afin d'améliorer leur niveau d'instruction”, s'est félicité M. Felioune. Cette année, le nombre de candidats au Bac est de 1 857 contre 1 330 l'année dernière. Les candidats à l'enseignement moyen sont de 4 060 contre 2 500 durant l'exercice précédent, a-t-il conclu.