Le ministère de la Justice étudie actuellement la possibilité d'employer les prisonniers dans les grands chantiers lancés çà et là à l'instar de l'autoroute Est-Ouest et de la Transsaharienne. Un plan d'action a été déjà établi dans ce sens. Dans ce sens, une séance de travail sera organisée incessamment avec la Direction générale des forêts (DGF), a révélé hier, dimanche, le directeur général de l'Administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune. Il est aussi question de mettre en place «un groupe de travail commun avec les ministères des Travaux publics, de l'Agriculture, des Ressources en eau, du Travail et de la Justice dans l'objectif d'examiner les perspectives d'emploi des détenus dans ces secteurs», a-t-il ajouté, cité par l'APS. Soulignant que le nombre de détenus employés reste «en deçà du niveau espéré», M. Felioune a indiqué que la Commission interministérielle de coordination des activités de rééducation et de réinsertion sociale des détenus a proposé de chercher de nouveaux postes d'emploi dans le secteur des travaux publics notamment, où d'importants projets ont été lancés à l'instar de l'autoroute Est-Ouest et de la Transsaharienne. Les programmes de logement peuvent également assurer de nombreuses opportunités d'emploi pour les prisonniers, au même titre que les projets hydrauliques, selon lui. Actuellement, des prisonniers sont employés par des unités industrielles et agricoles qui leur permettent «de travailler et d'apprendre en même temps», a signalé le premier responsable de l'administration pénitentiaire. Et de préciser qu'un arrêté des ministères de la Justice et du Travail et de la Sécurité sociale prévoit une rémunération équivalant à 60% du Salaire national minimum garanti (Snmg). S'agissant des procédures d'octroi des emplois, M. Felioune a expliqué qu'une commission est installée au niveau de chaque établissement pénitentiaire. Composée du directeur de l'établissement, d'un médecin, d'un psychologue et d'un chargé du contrôle général, et présidée par le juge d'application des peines, celle-ci se charge de l'élaboration de la liste des détenus aptes à travailler en dehors de la prison, a-t-il poursuivi. 1 775 détenus embauchés depuis 2006… l Le nombre de détenus qui ont bénéficié d'un emploi à leur sortie de prison depuis 2006 s'élève à 1 775, a indiqué le directeur général de l'administration pénitentiaire. Selon lui, cette «performance » a été réalisée grâce au concours de la direction de l'action sociale relevant du ministère de la Solidarité nationale. Dans le même ordre d'idées, il a souligné que 4 conventions seront signées avec des départements ministériels afin de mettre en place «de nouveaux mécanismes pour la réinsertion des détenus dans le filet social au sens large du terme». Il est aussi question de conférer «plus d'efficacité et de flexibilité» à l'ordonnance 72-50 relative à l'utilisation du casier judiciaire dans une démarche qui vise à faciliter le recrutement des personnes qui ont des antécédents judiciaires. …et près de 4 000 candidats au BAC et au BEM l 1 340 détenus passeront les épreuves du baccalauréat en juin prochain contre 884 l'année dernière, a annoncé M. Felioune. Le nombre de prisonniers candidats au Brevet de l'enseignement moyen (BEM), s'élève, quant à lui, à 2 423, contre 1 334 l'année dernière. 13 507 détenus sont inscrits en formation professionnelle, cette année, dans 82 spécialités à travers 120 établissements, a également indiqué M. Felioune.