Des particuliers, non-résidents, peu scrupuleux, s'adonnent tout au long de l'année à une activité lucrative sans registre du commerce et en violant les engagements souscrits auprès des services des douanes. Phénomène de mode, la limousine est de plus en plus demandée dans les cortèges nuptiaux. Des clients de plus en plus nombreux n'hésitent pas à l'utiliser. Le développement de cette nouvelle tendance fait que des sociétés spécialisées dans la location de ce type de véhicule de “rêve” ont été créées. Certains propriétaires ont investi beaucoup d'argent pour importer, légalement, des limousines en Algérie et faire de ce service (location de ce type de voitures) leur principale activité commerciale. Cependant, derrière cette activité commerciale légale se greffe une autre illégale qui semble échapper à la vigilance des douaniers. Une société spécialisée dans la location, qui active avec un registre du commerce en Algérie, vient de saisir les services des douanes sur l'importation “frauduleuse” de limousines sous le couvert de régime douanier. Dans une lettre adressée au directeur général des douanes, dont Liberté détient une copie, le responsable d'une société de location de limousines souligne que le territoire national est inondé de véhicules de type limousine usagés importés par certains non-résidents sous le couvert du régime douanier touristique. “Ces non-résidents peu scrupuleux s'adonnent tout au long de l'année à une activité lucrative sans registre du commerce et en violant les engagements souscrits auprès des services des douanes”, lit-on dans la lettre envoyée au premier responsable des douanes. Ces particuliers, qui profitent de l'été, connu pour être la saison des mariages en Algérie, viennent ainsi passer des vacances en Algérie tout en faisant des affaires, en ramenant des limousines usagées, souvent louées, tout juste bonnes à la casse. La méthode utilisée par les fraudeurs pour garder en permanence les véhicules sur le territoire algérien paraît simple. Après l'expiration du délai de séjour de 3 mois accordé sur le titre de passage en douane, ils sollicitent et obtiennent une prorogation de séjour de trois mois. Le délai de six mois écoulé, les véhicules sont réexportés par voie terrestre via la Tunisie. Ces mêmes voitures sont réimportées sur le territoire national 24 heures après et bénéficient une nouvelle fois d'un titre de passage en douanes pour 3 mois. “Le même cycle recommence tout au long de l'année”, regrettent les patrons de sociétés de location de limousines. C'est aussi une concurrence déloyale. Contrairement aux “loueurs de limousines d'occasion”, les sociétés qui activent avec un registre du commerce ont importé leurs véhicules de type limousine neufs dans le respect du régime douanier, en payant les droits de douanes. Ces sociétés possèdent une adresse et s'acquittent de leurs impôts. Les autres, “les clandestins en limousine,” fonctionnent par téléphone, dont le numéro est souvent collé sur les véhicules. Mais au-delà du manque à gagner pour le Trésor public, de nombreux clients se retrouvent arnaqués. “Après avoir payé une avance, le client n'arrive plus à joindre le propriétaire de la limousine”, affirme notre source. “Ils sont nombreux les clients victimes de ce type d'arnaques. Parfois, c'est la limousine, vieille qu'elle est, qui tombe en panne. Dire à celui qui se marie que le véhicule est en panne à une heure du cortège, vous imaginez la catastrophe !” raconte le gérant d'une société de location de limousines qui interpelle les hautes autorités “pour faire cesser ce commerce illégal”.