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Une ascension fulgurante
PROJECTION DE “UN PROPHÈTE” À LA SALLE COSMOS, EN PRESENCE DE L'ACTEUR PRINCIPAL, TAHAR RAHIM, ET DU SCENARISTE ABDEL RAOUF DAFR
Publié dans Liberté le 24 - 05 - 2010

Un drame fort, une émotion parfaitement dosée, un zeste d'ironie, une mise en scène magistrale, un script des plus audacieux et un acteur des plus prometteurs sont les ingrédients qui font de un Prophète, un grand film.
Sorti en août 2009, consacré par le Grand Prix de la critique à Cannes, couronné par neuf césars, et fort de son succès critique, le long-métrage un Prophète, de Jacques Audiard, a enfin été présenté en Algérie. La salle Cosmos (Riadh El-Feth) a abrité la projection de ce drame puissant, violent et désarmant. Un Prophète épargne à son spectateur les clichés autour de l'Arabe, mais ne ménage aucune sensibilité. C'est une fiction qui se veut crue et sans concession où les situations sont exacerbées, les personnages fébriles et l'univers paradoxalement ouvert, même si l'action est plantée entre les murs d'une prison, donc un espace clos par définition. Un Prophète c'est l'histoire de Malik El Djebena (Tahar Rahim), qui écope, à 18 ans, d'une peine de six ans de prison. Analphabète, mais espiègle et très adroit, Malik découvre les véritables maîtres de la prison et observe.
Il réussit à se faire accepter par le clan dominant, celui des Corses, et devient comme l'esclave de cette communauté. Au fil des missions qui lui sont confiées, Malik s'endurcit et parvient à construire une nouvelle identité dans la prison et à l'intérieur même de sa situation d'“esclave”. Son ascension est fulgurante et sa fin extraordinaire. La confiance que met en lui le chef des Corses, César Luciani (Niels Arestrup), lui permet de développer son propre réseau et de devenir un véritable caïd.
Tahar Rahim crève l'écran avec son rôle de Malik El Djebena, en donnant la réplique à Niels Arestrup. Quant aux autres comédiens, notamment Réda Kateb (fils de Mustapha Kateb) dans le rôle de Jordi le Gitan, et Abdel Bencherif dans le rôle de Ryad, n'ont pas du tout démérité. Un Prophète sort des sentiers battus et propose une fiction loin des idées préconçues, se débarrassant ainsi de l'image de l'Arabe de service, qui caractérise tant le cinéma français de ces dernières années. Le film n'explique pas la violence dans les prisons, il n'y a pas une pédagogie, encore moins une critique de l'univers carcéral en France. La fiction et les personnages composent avec cet univers clos et injuste à la fois, où “chacun roule pour sa gueule !” Et c'est à l'intérieur de cet univers que Malik El Djebena fabrique son avenir, aidé par une veine extraordinaire.
Un scénariste
plein d'entrain !
Un Prophète est une manière d'affirmer que même dans les situations les plus désespérées, l'issue est possible. Elle est même bien plus exceptionnelle que l'on pourrait imaginer dans ses rêves les plus fous. Au cours du débat très passionnant avec l'acteur principal, Tahar Rahim, et le scénariste, Abdel Raouf Dafri, ce dernier a expliqué que le titre du film n'avait aucune connotation religieuse, tout en ajoutant que “la prison c'est une métaphore de la société française. "Car" les Algériens, les Marocains, les Tunisiens, les Noirs, nous représentons 15% de la population française, et de ce taux, 75% font partie de la population carcérale”, a estimé le scénariste de Mesrine, dont l'écriture d'un Prophète a pris sept années. Sans aucun détour, Abdel Raouf Dafri a répondu aux interrogations de l'assistance, très curieuse et largement déconcertée par la situation des prisons en France, et la limpidité des réponses du scénariste. Celui-ci ajoutera sans l'ombre d'une hésitation : “La première religion dans les prison en France c'est l'Islam. Les musulmans arrangent parce qu'ils font la prière et ne font pas d'histoire.” Concernant le choix d'une prison pour construire une fiction, Adel Raouf Dafri a estimé que “il m'intéressait de travailler sur les pires parce que chez les pires, le meilleur est exacerbé”. Le très sympathique auteur de ce long-métrage, divinement bien réalisé par Jacques Audiard, a également martelé : “Nous n'existons pas dans le cinéma français.” D'ailleurs, pour le rôle de Malik, on lui avait proposé auparavant Jamel Debbouze, et pour celui de César, Jean Reno. Tahar Rahim a, de son côté, dit sa chance immense d'avoir travaillé avec quelqu'un comme Jacques Audiard, “qui a réponse à tout !” Toutefois, l'équipe du film n'a pas eu accès aux prisons, donc ça a été très difficile pour le jeune acteur de construire son personnage. “Le gouvernement français ne veut pas montrer ses prisons parce qu'il a honte”, renchérit Abdel Raouf Dafri, qui n'a vraiment pas la langue dans sa poche, lui, qui s'est adressé à sa mère en arabe, en direct sur la télévision, lors de la soirée des Césars.


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