Ils déclarent qu'ils sont fermement décidés à faire valoir leurs droits et annoncent qu'ils comptent recourir au ministère du Travail et de la Sécurité sociale, en réclamant l'application de l'instruction ministérielle de septembre 2009 portant sur la priorité de recruter les diplômés. Un groupe d'une soixantaine d'universitaires, filles et garçons, employés par la Cnas dans le cadre du dispositif d'insertion professionnelle Daip et dont le contrat de travail arrive à expiration cette fin de mois, s'inquiètent pour leur avenir avec l'approche de cette échéance fatidique. Représentés par quatre d'entre eux, les jeunes diplômés ont fait systématiquement du porte-à-porte pour sensibiliser leur employeur, d'abord, et l'ensemble des responsables locaux du secteur de l'emploi, ensuite, pour que leur situation soit réétudiée. Devant l'attitude intransigeante de ces derniers, les concernés déclarent qu'ils sont fermement décidés à faire valoir leurs droits et annoncent qu'ils comptent recourir au ministère du Travail et de la Sécurité sociale sur leur prétention à l'intégration. Ils réclament notamment l'application scrupuleuse de l'instruction ministérielle de septembre 2009 portant sur la priorité de recruter les diplômés. Se fondant sur le principe de l'égalité des chances, les jeunes gens rappellent que des mesures ont été prises dans un passé récent au bénéfice de certains de leurs camarades diplômés comme eux et qui ont pu ainsi se faire confirmer à des postes d'emploi stables dans d'autres institutions au niveau local. Tout à l'appréhension de l'après-contrat tant redouté, les stagiaires de la Cnas disent leur désespoir de voir un jour leur problème résolu à cause justement de l'absence de fiabilité des dispositifs d'insertion des jeunes et tout particulièrement de ce fameux DAIP. “On nous entrouvre les portes du marché du travail et, au bout d'une année ou 18 mois, on les referme aussitôt pour nous jeter de nouveau à la rue, sans espoir de le réintégrer. C'est trop injuste ! Pourquoi avoir fait des études alors, si c'est pour traîner dans les rues ou rêver d'une ‘harga' ?” s'insurge l'un d'eux. On se rappelle à ce propos que des émeutes récurrentes impliquant des chômeurs n'ont cessé de cibler les APC, en particulier celles d'Annaba, de Sidi Ammar ou encore d'El Hadjar, qui ont été prises à partie à plusieurs reprises ces derniers mois. Les mouvements de protestation ont été si violents que les autorités locales ont dû poster des cordons de policiers, prêts à intervenir autour des édifices publics. De leur côté, les directions de l'emploi et des affaires sociales affirment que les dispositifs décriés sont appliqués à la lettre, ici. La direction de l'emploi, en ce qui la concerne, affirme qu'une enveloppe moyenne de 19 milliards de centimes est dégagée mensuellement pour ce chapitre. Selon le directeur local, le ministère de l'Emploi aurait déboursé près de 216 milliards de centimes dans le cadre des trois formules du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle au niveau de la wilaya d'Annaba. Evoquant les problèmes liés à l'application des textes, le directeur de l'emploi, Kamel Allouache, a déclaré récemment que l'accusation de complaisance dans l'attribution des contrats de travail, brandie à chaque fois par les contestataires, est dénuée de tout fondement. Selon lui, il s'agirait surtout d'un manque de communication entre les bureaux d'emploi et les demandeurs.