Un groupe, constitué d'une dizaine de pieds-noirs natifs de la ville balnéaire d'El-Kala, a visité, en début de semaine, leur ancienne ville où ils ont apparemment eu beaucoup de plaisir à renouer contact avec certains de leurs anciens amis. Ces derniers ont sillonné toutes les artères où ils avaient passé leur enfance, pour rencontrer leurs anciens camarades d'école et du collège mixte de la ville ou encore des voisins de quartier. Approchés dans la rue, un des touristes nous apprend que la ville a connu, de son point de vue, un profond changement depuis qu'il l'a quittée. “Au point où nous n'arrivons plus à reconnaître certains endroits”, constatera notre interlocuteur, indiquant que les endroits où ils ont pu se rendre leur rappellent leur enfance et un flot de souvenirs relatifs à cette tendre époque. “Vous savez, l'enfance marque toujours les hommes et les femmes. Revoir l'endroit où l'on est né et grandi, c'est en quelque sorte une partie de notre existence qui remonte à la surface et c'est toujours émouvant”, nous dit cette vieille femme âgée aujourd'hui de 66 ans. Un autre membre du groupe non moins ému regrettera de ne pas retrouver à son emplacement de l'ancien stade de la ville où il se remémore ses jeux les plus fous. “À chaque fois que je viens à la Calle, je suis ému et je ne peux m'en empêcher”, enchaînera les larmes aux yeux, cet ancien instituteur. “C'est un plaisir de revoir après tant d'années d'absence notre ville natale même si beaucoup de choses y ont changé. On ne reconnaît plus nos anciennes rues et les jardins où nous avions habitude de jouer ont disparu. Ces changements ont un effet certain surtout pour ceux d'entre nous qui retrouvons la ville où nous sommes nés et que nous avons quittée depuis près de 48 ans. Mais revoir des amis d'enfance, des camarades de classe, sont autant de repères, heureusement”, poursuivra-t-il, en écrasant furtivement une larme. “Je suis, pour ma part, profondément attristé par le décès de certaines anciennes connaissances”, regrette ce vieux callois, qui travaillait comme éboueur de la commune, nous apprendra-t-il. Ainsi, après une courte visite dans leur ville natale, où ils ont été amicalement reçus par plusieurs familles, ils se sont rendus à Oum Teboul, El-Ayoun, R'mel Souk avant de regagner l'hôtel où ils passeront une nuit avant de repartir. “Nous pensions que nous allions être simplement émus, mais là, nous sommes franchement troublés par l'accueil exceptionnel, chaleureux et fraternel qui nous a été réservé par la population sans animosité aucune. C'est sûr qu'aujourd'hui, nous avons trouvé ensemble assez de ressources pour tourner une page douloureuse de notre histoire commune”, révélera cet ancien boulanger de la ville. Le séjour aura été de courte durée pour tous, mais l'écrasante majorité du groupe a promis de revenir ici pour goûter aux plaisirs de cette ville balnéaire El-Kala... “Le Petit Paris”, comme aiment-ils à la surnommer.