La Gendarmerie nationale opère sa mue. S'adapte au contexte post-terrorisme qui se caractérise par l'apparition d'une nouvelle délinquance, du grand banditisme et du crime organisé qui nécessitent de nouvelles missions pour les éradiquer. La nouvelle stratégie de la GN repose sur une architecture qui s'articule autour de trois axes essentiels : les ressources humaines avec des formations spécialisées répondant aux besoins du combat contre le crime multiforme, les moyens matériels dont le plus important est le centre de criminalistique et de criminologie, et enfin une communication interne et externe. La montée de l'incivisme et de la violence “banalisée” a eu pour effet immédiat l'intensification de la présence de la GN sur le terrain à travers un maillage du territoire. Formation aux nouvelles techniques et méthodes d'enquêtes, études et analyses des phénomènes accompagnés d'un système d'identification ont été le socle de la Police judiciaire qui est de plus en plus sollicitée, compte tenu de l'ampleur de la criminalité. Ainsi, ce corps de sécurité dispose de 100 000 hommes répartis à travers le territoire national, mobilisés pour renverser le climat d'insécurité qui perdure depuis le début des années 1990. Des opérations coup-de-poing, des opérations combinées avec les sûretés de wilaya sont régulièrement menées par les brigades de gendarmerie contre les foyers de délinquance et les réseaux de banditisme qui se nourrissent de trafic de drogue, d'armes, de munitions, de la contrebande et du blanchiment d'argent. Des actions dont le déroulement où les résultats sont toujours rendus publics par la cellule de communication “bavarde” dans un corps réputé être “muet”. En effet, au risque de paraître parfois comme en faisant trop, et que l'image de l'institution soit détournée, la communication a continué sa mission qui est avant tout, comme l'a bien précisé, son premier responsable, celle d'informer et de sensibiliser le citoyen. Cette démarche a fini par recréer une certaine confiance entre le gendarme et le citoyen qui se sont retrouvés sur le même front dans la lutte contre le banditisme et le terrorisme. Evidemment, on ne peut éviter l'évocation de la Kabylie, les évènements de 2001 et la délocalisation de certaines brigades. Le général Bousteïla en parle avec regret et franchise et avoue “avoir tiré les enseignements qui s'imposent”. Un plan de redéploiement a été élaboré pour sécuriser davantage cette région qui souffre de l'insécurité. Ce plan est appuyé notamment par les populations qui ont exprimé le souhait de voir revenir les unités de gendarmerie dont la délocalisation a favorisé et laissé le terrain à la prolifération du grand banditisme et au terrorisme qui se manifeste dans son expression la plus violente avec les attentats à la bombe, les embuscades et les enlèvements. Il a, à ce sujet, salué la collaboration de la population dans ce combat qui implique tous les corps de sécurité. Face à cette confiance retrouvée, le commandant de la GN avance ce qui s'apparente à une promesse de sévir contre les mauvais comportements de ses hommes. “La rigueur morale est l'une de mes préoccupations majeures”, a-t-il déclaré. Et de réaffirmer la volonté de l'institution qu'il dirige d'instaurer une confiance mutuellement partagée avec le citoyen. Cette stratégie sera, bien entendu, accompagnée par “une communication en temps réel”, a-t-il précisé. Il résume ainsi à la fin, la transparence et la disposition de la GN à donner toute information : “La Gendarmerie nationale est une tour de verre et une source d'information accessible.”