Resté vacant et réduit souvent à une simple figuration symbolique, le portefeuille de ministre de la Communication est enfin pourvu en tant que ministère à part entière alors que depuis pratiquement le départ de Rahabi, il a été un second rôle et un passage initiatique pour des ministres. Un Boukerzaza ou Mihoubi éphémères, et à la faveur de ce remaniement, c'est Nacer Mehal, désormais ancien directeur général de l'APS qui en hérite avec en prime une promotion du poste de secrétariat d'Etat à celui de ministère. Enfant de la communication, journaliste qui a fait sa carrière à l'APS avant de devenir son responsable, Mehal avait occupé entre autres, l'important et sensible bureau de l'APS à Washington et d'autres responsabilités à la même agence après son retour à Alger. Sa mission se présente, cependant, ardue, compte tenu du “désordre” qui règne dans le secteur. Outre l'amendement du code de l'information souhaité par la corporation et les pouvoirs publics, l'organisation de la profession, et le grand défi de la mise à niveau de la télévision qui cumule un immense retard tant au niveau du contenu que de la forme au moment où les chaînes les plus récentes proposent des programmes qui ont vite capté le téléspectateur algérien. Il aura certainement fort à faire dans ce domaine pour rendre la Télévision nationale performante. Il est, par ailleurs, bien placé pour amorcer un véritable dialogue avec les professionnels qu'il connaît autant que des responsables qui, dit-on, l'écoutent aussi. Parmi ces officiels figurent le nouveau vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni qui était en poste à Washington en même temps que lui au bureau de l'APS. Il était pressenti pour un poste de ministre bien avant ce remaniement, et son nom est revenu plusieurs fois, notamment après la présidentielle de 2009. Le changement n'ayant pas eu lieu, il aura fallu une année de flottement pour enfin rehausser le poste de la communication pourvu pour celui qui a patiemment attendu son tour. Mais cette “promotion” n'est pas forcément une récompense. Car, dans ce secteur tout reste à faire. En gros, tout reste à faire.