Le téléphérique de Constantine fait encore des siennes ! Avec un moyen de transport qui a coûté au Trésor public la bagatelle de 110 milliards de centimes et dont une seule cabine 4,5 milliards de centimes, ces arrêts représentent un important manque à gagner. L'ETC, l'entreprise chargée de la gestion du téléphérique de Constantine, est obligée d'organiser, les prochains jours, des portes ouvertes pour rassurer et sensibiliser les usagers qui commencent, à tort ou à raison, à douter aussi bien de la fiabilité que de la rentabilité d'un tel investissement. En effet, le téléphérique de Constantine a repris du service, timidement, la semaine passée après 15 jours d'arrêt pour des opérations d'entretien. Un mois avant, ce même téléphérique était déjà à l'arrêt, toujours pour des entretiens qui se sont étalés sur une période de 18 jours. Ces actions sont dites périodiques, donc prévues à l'avance et entrant dans le processus normal d'exploitation. Si l'on ajoute les arrêts d'une journée ou même d'une demi-journée, on se retrouve avec des télécabines qui ne sont en marche, sur certaines périodes, que 3 jours sur quatre au plus. Sauf que ces arrêts prévus mais répétitifs ont créé une certaine et légitime crainte auprès des usagers. Ces derniers constatent la proximité de ces temps d'arrêt. Du coup, les assurances des responsables de l'ETC, par presse interposée, perdent de jour en jour en crédibilité. C'est ce qui explique, en partie, ce retour timide à la fréquentation des télécabines. L'autre cause de ce retour timide est le changement de moyens de transport. Devant les arrêts répétitifs, une partie des usagers a fini par recourir aux autres moyens de substitution bien qu'à ce niveau les Constantinois n'aient pas beaucoup de choix. En fin de parcours, ce sont les élus et les économistes de la place constantinoise qui restent, eux, muets. En effet, avec un moyen de transport qui a coûté au Trésor public la bagatelle de 110 milliards de centimes et dont une seule cabine 4,5 milliards de centimes, ces arrêts représentent un important manque à gagner. Du coup, la question de la rentabilité d'un tel investissement se pose avec acuité. Autrement dit, si le téléphérique est très utile socioéconomiquement, est-ce qu'il est financièrement faisable ? Quand on sait que le tronçon Bab El-Kantra-CHU-Emir Abdelkader-Ziadia ne présente aucun problème en matière de densité de circulation, on se demande si l'acquisition, au prix de l'ANDI, de 10 microbus pour cette ligne n'était pas la solution la plus indiquée ? Sans dépasser le prix d'une seule télécabine, on aurait réglé le problème.