La grève qui a affecté pendant trois jours et demi, en juin dernier, le complexe sidérurgique d'ArcelorMittal Annaba, a été déclarée, hier, illégale par le président de la section sociale près le tribunal d'El Hadjar. Deuxième du genre depuis janvier 2010, ce mouvement de grève, qui a été décidé par le syndicat d'entreprise, portait essentiellement sur une augmentation des salaires prévue par les dispositions de la convention de branches par laquelle la direction générale ne se considère pas concernée. Ce verdict, qui conforte la direction générale de cette usine, était attendu compte tenu de l'évolution de ce conflit collectif de travail, tout comme celui similaire prononcé dimanche dernier au bénéfice d'ArcelorMittal Tubes And Pipes. Au premier jour de ce mouvement, le même tribunal avait décidé, en réponse à une première plainte déposée en référé par l'employeur, de son arrêt immédiat. Une décision sommant le secrétaire général du syndicat d'entreprise, Smaïl Kouadria, à appeler les sidérurgistes à la reprise du travail avant de se prononcer sur une seconde portant sur l'illégalité ou pas du mouvement de protestation. Le premier responsable du syndicat avait, pour rappel, refusé de se conformer à la décision de justice en maintenant le mot d'ordre de grève avant de faire machine arrière, le lendemain, sur injonction des instances de wilaya de l'UGTA, lesquelles avaient été instruites à ce sujet par le secrétariat national de la centrale syndicale. Une immixtion que n'a pas appréciée Smaïl Kouadria, préférant démissionner du poste de secrétaire général de la section syndicale d'entreprise. Ce dernier est revenu en fin de compte sur sa décision et a signé un accord avec l'employeur, traçant le programme des prochaines négociations sur les augmentations salariales. Selon la direction générale, la grève a coûté au complexe sidérurgique quelque 1,5 million de dollars.