Le public algérois était au rendez-vous pour assister au spectacle Sandrine de l'humoriste français Dieudonné, jeudi soir, à la salle Atlas, qui était pleine à craquer. Cet événement a été organisé par les sociétés Blue Corp et Adrenaline. Connu pour ses engagements antisionistes, Dieudonné n'a pas manqué l'occasion de faire une petite improvisation sur son parcours. Il a suscité une polémique, il y a quelques années en France, à cause d'un sketch joué en direct à la télévision, où les Juifs étaient la cible principale de ses moqueries. D'ailleurs, l'humoriste s'approprie le rire comme arme pour son combat, contre “la culture sioniste”, les problèmes raciaux que vivent les Noirs et les Arabes au quotidien. “Depuis que j'ai parlé des Juifs, je ne suis plus accepté en France, mes spectacles ont été boycottés. Maintenant, je suis considéré comme la branche humoristique d'Al Qaïda”, a rétorqué Dieudonné avec humour. Alors, le showman s'est décidé à faire des spectacles banals, pour éviter la “censure sioniste”. Ces sketchs parlent de la vie de tous les jours, notamment Sandrine qui relate l'histoire d'une femme mal traitée par son ex-mari. “Afin que mes spectacles réussissent, il faut présenter des shows qui n'ont aucun sens, mais cela ne veut pas dire que je n'ai pas le droit d'introduire mes idées”, a lancé Dieudonné dans son improvisation, qui a entraîné le public dans une euphorie générale. Place au spectacle, la scène se déroule au tribunal, Patrick refusant le divorce, il s'en prend à Sandrine violemment. Dieudonné met en scène plusieurs personnages de nationalités différentes, dont l'avocat de l'accusé, un Africain qui enfonce son client en utilisant des arguments illogiques. Aussi est-il présent un médecin chinois misogyne et tant d'autres personnages loufoques qui portent en eux tous les clichés dont regorge la société française. Misant sur l'improvisation, l'humoriste a joué le rôle d'un président africain et fait dire à son personnage : “Comme vous le constatez, je suis originaire du Cameroun. J'ai bien envie de me mettre dans la peau de l'un de nos dirigeants et des problèmes de ce continent.” Dénonciateur et sans langue de bois aucune, Dieudonné a interprété une multitude de personnages, tordants et désopilants ! Durant une heure et demie de spectacle, la salle, archicomble, riait aux larmes. Pour clore la soirée, Dieudonné a dédié un poème émouvant à la Palestine, mais toujours avec l'humour, imitant ainsi le chanteur Claude Nougaro.