La JSM Béjaïa a vécu une semaine mouvementée. Nous nous sommes rapprochés du premier responsable technique de cette équipe pour nous donner des éléments de réponse. Le coach Benzekri, toujours imperturbable, nous explique dans cet entretien les “dessous” de cette soudaine montée au créneau des supporters de l'équipe-phare de La Soummam. Il nous parle de son avenir au sein de ce club, mais aussi revient sur les perspectives de son équipe pour cette nouvelle saison qui s'annonce palpitante. Liberté : Les supporters ont réagi d'une manière inhabituelle jeudi passé. Quel commentaire faites-vous sur cette réaction ? Benzekri : j'ai reçu moi-même les véritables supporters du club au milieu de la semaine dernière ; ils étaient au moins une quarantaine et on a parlé de tous les aspects concernant la marche de l'équipe et son avenir. Je comprends et je conçois qu'on incite les gens à réagir à la fin du match, mais le faire avant le début, il y a là anguille sous roche. Ce n'est pas dans les traditions des supporters de la JSM Béjaïa de réagir de la sorte. Je mets cela sur le compte de la manipulation, ces jeunes sont venus spécialement dénigrer et casser l'équipe. Qui sont ces manipulateurs ? Ces jeunes supporters sont manipulés par certains joueurs de l'année passée et tout le monde les connaît. Il y a aussi certains dirigeants qui ne trouvent plus leur place ici et qui croient que c'était moi qui les ai écartés. Ils se trompent beaucoup ; moi je ne m'occupe que du technique, mais je ne permettrai à personne de travailler avec moi. Ça ils le savent, et ils savent aussi très bien à qui ils ont affaire. Je dis en gros que le supporter de la JSMB n'a jamais fait de pression et a toujours été correct envers son équipe et on est convaincu qu'ils vont se ressaisir. Après deux rencontres jouées, la JSMB ne semble guère être au point. Comment expliquez-vous ce pénible début de championnat ? Comparativement à l'année dernière je vous réponds : oui, l'effectif était stable, c'était la continuité et on était en avance sur beaucoup de clubs. Cette année, il y a eu beaucoup de changements ; donc, automatiquement, l'intégration tarde à venir mais l'équipe ne s'est pas mal débrouillée. Contre l'USC, nous pouvions gagner sur un large score. À Alger, face à l'USMA qui n'est plus à présenter ( d'ailleurs, toutes les équipes ont pris des raclées à Bologhine), face à cette dernière nous étions en rodage, alors qu'eux étaient dans la continuité. Ils ne se sont pas arrêtés du tout depuis la saison dernière. À part le faux pas face aux Chaouis ici à Béjaïa, autrement je ne vois pas de débuts pénibles. Ce n'est que le deuxième match de la saison et le début est toujours difficile pour une équipe en rodage, pour une équipe tout à fait nouvelle. Revenons, si vous le voulez bien, sur votre attitude et sur votre geste agressif commis à l'encontre d'un confrère, il y a de cela une quinzaine de jours. Sachez que je n'ai pas pris de repos depuis longtemps ; on a même sacrifié nos vacances. On était aussi sous pression du fait que le championnat démarrait le 14 août. Ajoutez à cela que j'ai dû garder le lit une dizaine de jours à cause de ma maladie. Cette pénible période explique ma réaction. Cet incident est clos et votre “confrère” est le bienvenu à tout moment. L'éducateur et les gens de la presse doivent conjuguer leurs efforts, ils sont des éléments importants et déterminants pour toute cette jeunesse. Sur le plan technique, ne pensez-vous pas que le choix de compter actuellement sur une ossature inexpérimenté est très risqué ? Le choix a été calculé et c'est le meilleur : si un joueur comme Hadjira qui à 18 ans ne joue pas maintenant, il le fera quand ? Moi, j'ai des jeunes qui ne sont pas payés jusqu'à présent car les caisses sont vides, mais ils nous font confiance, ce sont nos enfants. Les Dehouche, Nasri et autres Boukemacha sont des enfants de la région et ils resterons ici, c'est l'avenir du club, la JSMB n'a pas les moyens de se payer des vedettes. Le peu d'argent qu'on a, on l'investira dans ces jeunes et dans nos installations. Je me vois mal avec vingt vedettes sans argent, c'est un suicide. Vos joueurs s'expriment beaucoup dans la presse. Peut-on savoir pourquoi ? Lors du départ des “dix” l'année dernière, nous avions demandé aux joueurs de ne pas s'exprimer et de polémiquer, car certains joueurs formés ici à Béjaïa continuaient à dénigrer et à comploter contre le club qui leur a tout donné. À présent, aucune directive n'a été donnée aux joueurs pour ne pas s'exprimer dans la presse ils peuvent le faire librement. D'ailleurs, Benchikha et Belmellat l'ont déjà fait. Des voix, ici à Béjaïa, réclament carrément votre départ... Ces voix sont connues ; moi, les véritables supporters je les ai reçus et c'est tout le contraire. Que les gens que j'ai renvoyés d'ici réclament mon départ, c'est normal ça. Les vrais fans du club ne réclament nullement mon départ ; eux savent ce que j'ai fait ici à Béjaïa. Maintenant, si cela provient de quelques uns à qui on n'a pas permis de “manger”, ça ne me tracasse pas. Ils ont essayé aussi de destabiliser mon adjoint Belaredj. Par ricochet, ils voulaient me nuire , mais moi je défends les hommes qui travaillent avec moi à la JSMB, pas comme eux. Ces gens-là se cachent et ne se montrent jamais. Les nouvelles recrues ont-elles apporté un plus au groupe déjà en place ? Oui, d'ailleurs elles se sont vite intégrées au groupe; ce sont des joueurs d'avenir qui vont se battre pour le club. Azizane n'a que 27 ans, il s'entend très bien avec nos joueurs ; il sera un élément déterminant cette année. Concernant Youro Bitra, c'est un joueur de qualité comme les autres recrues, il sera d'ailleurs qualifié cette semaine. Sincèrement M. Benzekri, n'avez-vous pas peur pour votre équipe cette saison ? Je n'ai jamais eu peur de ma vie ; moi j'agis, je calcule et j'avance. Nous avons de bons jeunes, je demande seulement qu'il y ait un championnat propre ( arbitrage...). Nos supporters doivent prendre les choses en main et faire attention, car ici on Algérie, quand on voit des gens se disputer, on ne les aide pas, bien au contraire, on les enfonce. Me concernant, je me battrai ! Que mes détracteurs sachent que je ne suis pas prêt de partir. Benzekri n'est pas n'importe qui, j'ai 25 ans d'expérience et des titres derrière moi. Quand la JSMB était en difficulté, ils m'ont trouvé. Quels sont vos objectifs cette année ? Notre premier objectif et de nous classer entre la sixième et huitième place cette saison, mais aussi préparer une équipe à long terme. D'ici 2 à 3 ans, ces jeunes vont jouer ensemble sans se regarder, ils seront la fierté de la wilaya de Béjaïa, le salut réside dans ces jeunes, pas dans les vedettes. On dit qu'il y a une très grande complicité entre vous et les Tiab ... Je les considère comme des frères, je continue à travailler avec eux. Je voudrai seulement attirer l'attention et dire à tout le monde que les Tiab ne peuvent plus subvenir seuls aux besoins du club. Les autorités, le fonds de wilaya etc... sont interpellés pour venir en aide à cette jeune équipe qui représente toute la wilaya de Béjaïa. Avez-vous quelque chose à rajouter ? Je dis aux vrais supporters de faire très attention et surtout de faire barrage à ces manipulateurs qui utilisent des gosses pour déstabiliser et dénigrer le club. Me concernant, je suis très optimiste, on a une bonne équipe et je suis convaincu qu'on fera une très bonne saison. Nous allons être meilleurs d'ici cinq à six rencontres. A. H. Mouza, out pour 1 mois Coup dur pour la JSM Béjaïa : l'arrière-droit, Mouza, vient de subir une intervention. En effet, il vient de passer sur le billard pour un problème de ménisque. Il se retrouve désormais out, pour une période d'un mois. A. H.