À Kabul, Khaled, un chauffeur de taxi, parcourt les rues de la ville, complètement abîmée par la guerre, à la recherche de clients. Une femme en burqa, tenant un bébé dans ses bras, monte dans le taxi. Un bon moment après avoir quitté la voiture, Khaled se rend compte que la femme avait “oublié” son bébé. Alors le chauffeur décide de retrouver impérativement la maman de l'enfant. Mais comment faire ? La plupart des Afghanes portent la burqa. Cette histoire est le synopsis du long métrage Kabuli Kid (l'enfant de Kabul), réalisé par l'Afghan Barmak Akram, en 2007. Durant une heure trente-sept minutes, le réalisateur transporte les esprits dans cet Afghanistan en brossant un tableau sinistre, généré par une succession de guerres, de massacres et de confrontations. Malgré ces conditions, les gens essayent d'avancer dans leur vie quotidienne et cela se ressent à travers Khaled et cet enfant abandonné. Cet homme se retrouve face à un dilemme : soit il retrouve la maman, chose quasi impossible, soit il confie l'enfant à un orphelinat, ou alors le garde, car n'ayant que des filles, cela aurait été un beau cadeau pour lui. Kabuli Kid a été projeté avant-hier soir à la salle El Mouggar, en présence du réalisateur. Après le film, une petite rencontre a eu lieu avec Barmak Akram, qui a déclaré à propos de son film : “J'ai choisi un taxi dans le but de faire voyager le public. Il n'y a pas mieux qu'un chauffeur pour traverser toutes les ruelles. En fait, mes personnages principaux sont l'enfant, bien sûr, mais aussi Kabul, car il est blessé et détruit. Et les deux vont ensemble.” Du début jusqu'à la fin, le film était réaliste et le décor aussi, et plusieurs clins d'œil ont été faits en hommage à des personnalités qui ont marqué l'Afghanistan. Kabuli Kid est un film qui traite des douleurs d'un peuple qui surmonte la pente avec beaucoup de courage en faisant abstraction des bombardements et attentats quotidiens. Barmak Akram l'a démontré à travers les yeux de Khaled et de l'enfant.