Le directeur de publication du quotidien Liberté est convoqué pour ce matin au siège de la sûreté du Grand-Alger. La convocation, remise hier à son avocat-conseil, émane des services de la police judiciaire, bureau des atteintes aux personnes. Elle porte, outre l'identité et l'adresse de Farid Alilat, la mention “sur instruction du procureur de la République”. Cette convocation rappelle la procédure initiée par le parquet du tribunal d'Alger, lors des plaintes pour diffamation engagées par des administrations publiques contre des journalistes et leurs directeurs de publication. Ces derniers ont eu à exprimer publiquement leur position vis-à-vis de ces procédures qui ne se justifient nullement en matière de délit de presse dont la caractéristique fondamentale est la publicité aussi bien de l'article incriminé que de son auteur. Le recours injustifié à la police judiciaire pour rechercher l'auteur connu d'un article de presse publié ne vise, en fait, qu'à soumettre les journalistes aux pratiques de harcèlement et d'intimidation. À ce titre, il convient de souligner que cette convocation intervient au moment de la reprise de parution de Liberté injustement suspendu de tirage par les imprimeries de l'Etat et illégalement soumis à une scandaleuse opération d'extorsion de fonds que le journal était obligé de solder en payant les dettes d'une société étrangère à la sienne. Le directeur de publication de Liberté répondra à cette convocation. Il réservera ses moyens de défense au juge, seule autorité à connaître du délit de publication.