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Les raisons de la colère
Opération de recasement des sinistrés de Sidi M'hamed
Publié dans Liberté le 27 - 08 - 2003

Suite à la nouvelle du recasement de plusieurs familles de la daïra de Sidi M'hamed, nous nous sommes rendus sur les sites concernés par ces mesures. Sur les lieux, ce sont des citoyens excédés que nous avons rencontrés.
En effet, au niveau du site Aïssat-Idir qui s'est vu octroyer un quota de 12 logements à la cité des 297-Logements de Birtouta, seules 2 familles ont accepté d'emménager.
Pis, plusieurs chefs de famille auraient décidé de réintégrer leur domicile d'origine et ce, au péril de leur vie. “Après trois mois passés dans les pires conditions, on me propose un lot de consolation qui consiste en un F3 dans une dechra perdue au milieu de nulle part !”, fulmine un citoyen qui brandit sous nos yeux l'acte de propriété d'un appartement de 91 m2 sis au 86, rue Mohamed-Belouizdad.
Maîtrisant difficilement sa nervosité, il nous parlera des 13 personnes qui composent sa famille et du logement qu'il a dû louer pour loger ses parents trop vieux pour supporter les conditions de vie sous la tente. “Ce n'est pas un caprice. Nous sommes conscients de la gravité de la catastrophe et des difficultés rencontrées par les responsables pour donner un toit à chacun des sinistrés. Mais, nous refusons de nous laisser menacer”, allusion faite au chef de daïra de Sidi M'hamed qui, devant le refus de certains de “quitter les lieux”, aurait lancé : “Ce sera Birtouta ou rien”.
À l'intérieur du site Aïssat-Idir, les avis sont partagés. Certaines femmes rencontrées dans l'enceinte des cuisines qui sont, avec les sanitaires et la buanderie, les seules structures en dur du camp, nous diront : “Nous sommes prêtes à partir immédiatement, pour peu qu'on nous assure que les logements en question suffiront à toute la famille.” Pour d'autres, “l'essentiel est de quitter ces horribles tentes, même pour un F1”.
Quelques minutes sous la tente d'un vieux monsieur handicapé, qui tentait de se rafraîchir en trempant ses mains dans un seau d'eau, ont suffi pour se rendre compte de la chaleur suffocante qu'il y fait. “Ce n'est pas pour moi que je m'en fais mais pour les miens. Ma vie est derrière moi et je pense en avoir savouré chaque instant. Mais ce n'est pas pour autant que l'on doit mourir comme des chiens”, s'emporte-t-il soudain en nous parlant du hadj. “C'est un retraité de l'hôpital Mustapha et, comble de l'ironie, on refuse de l'hospitaliser parce que le personnel soignant serait massivement parti en congé.”
Inconscient, dans un état quasi comateux, il est veillé par son fils qui ne remet pas pour autant en cause les services de la Protection civile du camp. “Ils sont disponibles à tout moment de la journée et de la nuit et ont évacué mon père à maintes reprises en raison de son hypertension. Personne ne penserait à leur jeter la pierre.”
C'est aussi l'avis de M. Benmouloud Salah, responsable du site Aïssat-Idir. “Tout est fait pour rassurer les résidents et la couverture tant sanitaire que sécuritaire est optimale”, dira-t-il. Interrogé sur les problèmes soulevés par la décision de recasement des résidents de Sidi M'hamed à Birtouta, il se dit interloqué. “Nous avons bénéficié de 46 logements et les choses se seraient passées normalement n'était l'intervention de quelques éléments perturbateurs. Nous sommes aussi pressés qu'eux de quitter ces lieux inhospitaliers et un minimum de compréhension est requis. Il est impossible de reloger ces familles au centre d'Alger pour les raisons que chacun connaît”, expliquera-t-il.
Ces propos, certes, sages sont cependant remis en cause par la réalité de la cité des 297-Logements à Birtouta. Le temps mis pour s'y rendre à partir d'Alger-Centre est assez long pour soulever la colère des locataires fraîchement installés. Tous se plaignent de l'éloignement, des moyens de transport très rares, du marché situé à plus de 500 m et de l'inexistence de commerces alentour. “Ce n'est pas tout, interrompt un homme d'un certain âge. Mon père est handicapé et on m'a octroyé un appartement au 4e étage. J'ai dû le laisser chez ma sœur en attendant de trouver une solution.” L'impression d'être trahi se dégage de tous les propos et certains ressassent avec amertume la manière peu cavalière avec laquelle on les a obligés à prendre possession des lieux. “Après la réunion de mercredi après-midi, on nous a demandé d'être présents le lendemain à 7 heures. On nous a alors signifié que notre tente serait démontée quelle que soit notre décision et nous sommes arrivés jeudi matin dans une cité sans eau, ni électricité, ni gaz.”
Depuis, les choses semblent s'être quelque peu arrangées, mais l'amertume reste perceptible chez les uns et les autres. “À quinze sous le même toit, il est difficile d'envisager une répartition rationnelle de l'espace. Et encore, c'est sans les meubles”, souligne ce père de famille.
L'atmosphère en cette fin de journée est tendue et ce sont des locataires en colère, mais déjà vaincus, que nous laissons derrière nous. Pour les autres, ceux qui ont refusé la décision de recasement à Birtouta, le bras de fer semble d'ores et déjà engagé avec les autorités.
L. D.
À Belouizdad, des familles squattent leur propre logement
Le cauchemar du n°86
Depuis samedi dernier, les locataires du 86, Mohamed-Belouizdad passent la nuit à l'intérieur de leurs logements. La première nuit, samedi dernier, ils ont reçu la visite de la police, mais ont refusé de quitter les lieux.
Dimanche matin, le wali-délégué de Bab El-Oued, M. Kadi, est venu s'enquérir de la situation, à la place du wali-délégué de la commune de Sidi-M'hamed, M. Miroud, en déplacement à Annaba pour des raisons personnelles. Il a violemment été pris à partie par Mme Bouraoui, médecin de profession, possédant un local à cette même adresse : “J'exerce depuis 20 ans ici, et là où les intimidations et la bombe de 1996 n'ont pas réussi à me déloger, ce n'est pas vous qui y parviendrez ! Je suis fille de chahid, née à Belcourt et désireuse d'y rester. Si les premières expertises du CTC, peu après le séisme, ont décrété l'endroit habitable après rénovation, c'est qu'il l'est.” M. Kadi, architecte, se dit “incapable de se prononcer avant d'avoir la totalité du dossier entre les mains”. Il quitte le bâtiment entouré d'un imposant cordon de sécurité. Une réunion est à l'ordre du jour avec les locataires afin de trouver une solution à ce problème.
Deux jours après, la décision de démolition est rendue publique.
M. Kadi, trouvé sur le site de démolition du bâtiment n°175, rue Hassiba-Ben-Bouali, effondré la veille, se dit formel : “Il y a risque d'effondrement du n°86 pour peu que les locataires persistent à y séjourner. Nous les avons mis devant leurs responsabilités au cas où un incident viendrait à survenir.” Le président de l'APC de Sidi-M'hamed, M. Bourouina, abonde dans ce sens : “Le 86 a été décrété à risque dès les premiers jours qui ont suivi le séisme, et le PV, dûment signé par le CTC Centre, le 24 mai dernier, est on ne peut plus explicite. Ce constat a depuis été confirmé par une équipe d'experts canadiens, puis par le CTC Chlef en date du 8 juillet.” Une commission siégeant au niveau de la wilaya a, depuis, établi des listes de sinistrés par ordre de priorité et les a tout récemment transmises à l'APC de Sidi-M'hamed, avec mention du site de recasement. “Ma propre famille fait partie des sinistrés. Elle est toujours en attente d'un logement et je suis bien incapable de prédire leur prochaine adresse”, ajoute M. Bourouina.
Du côté des locataires du 86, c'est le statu quo : “Nous campons sur notre position parce que nous estimons être dans notre droit. Nous voulons soit être indemnisés soit relogés dans la banlieue proche d'Alger.”
En attendant, ce sont 10 familles qui vivent dans des conditions plus que précaires en plein centre d'Alger, avec le risque de provoquer un drame, dont seraient victimes de nombreuses vies humaines.
L. D.


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