“Les rats attaquent et les cas de morsures sont en nette progression !…” Cela pourrait être le début d'un scénario d'épouvante avec pour cadre d'action les égouts d'une ville frappée par le chaos. Mais trêve d'humour, cela est tout simplement la réalité du quotidien des habitants d'Oran et comment ne pas s'alarmer et s'offusquer d'un tel constat. En effet, Liberté a appris que pour les 4 premiers mois de l'année en cours, les services de la prévention de la DSP ont recensé 1 064 cas de morsures d'animaux, dont 18% des cas de morsures par des rats. Bien que ce soit les chiens qui arrivent en tête dans ce triste palmarès, avec 61%, les chats avec 16%, ce qui inquiète le plus, c'est bien l'augmentation des morsures de rats dont sont victimes notamment les enfants. Le spectre de la peste plane toujours aussi fort sur la population oranaise et ses environs. La daïra d'Oran enregistre donc le plus grand nombre de morsures de rats avec 111 cas toujours pour les 4 premiers mois de l'année, en 2005 les services de santé avaient recensé 263 cas et, en 2009, 758 cas. Pour 2010, cette accrissement va se poursuivre, à l'évidence. Dans 10% des cas les morsures sont profondes, nous indique-t-on encore. Nos interlocuteurs tiennent à préciser que cette situation ne peut être imputée au seul secteur de la Santé : “Nous intervenons en bout de chaîne, nous établissons régulièrement des statistiques et des bulletins sur cette situation épidémiologique… Nous avons même réalisé une cartographie de tous les cas de morsures d'animaux errants dans la wilaya, et nous l'avons transmise au wali et aux APC, ce sont ces dernières qui doivent agir”. En effet, le terrain propice à la prolifération des rats, son garde-manger préféré restent les décharges sauvages, les ordures et détritus qui sont légion un peu partout. Les citoyens sont du même coup montrés du doigt pour leur incivisme. Dans la même logique, les cas de morsures d'animaux errants sont de l'ordre de 49% dans la daïra d'Oran alors que c'est la daïra la plus urbanisée et celle d'Es Senia avec 12%. Viennent ensuite Bir El Djir et Gdyel avec 7%, ce qui fait une incidence de 13 cas pour 100 000 habitants. Tout cela a un coût : 500 millions de centimes ont dû être déboursés pour assurer la vaccination et le sérum antirabique de la population d'Oran, alors que le respect des règles d'hygiène et les opérations de dératisation auraient coûté moins cher.