Le “code algérien de gouvernance d'entreprise”, le premier du genre à être réalisé dans et pour le monde de l'entreprise, à l'initiative d'associations professionnelles comme Care, FCE, Apab, a donné lieu à une rencontre régionale de vulgarisation, hier, à Oran à l'hôtel Phoenix. En effet, bien que peu nombreux, les participants à cette rencontre ont suivi avec intérêt la présentation généraliste de ce code de gouvernance d'entreprise avec l'intervention de deux communicants qui ont participé à l'initiative dès 2008 pour sa rédaction. Il s'agit de M. Lies Kerrar, membre du Task Force Goal 8 qui a élaboré le code et membre, en même temps, du FCE, et du P-DG de NCA-Rouiba M. Slim Othmani. Ce code de gouvernance d'entreprise peut être perçu comme une charte de gouvernance, a expliqué M. Othmani. “Le code, au départ, a été rédigé pour les entreprises privées, même si beaucoup d'entreprises publiques s'y sont intéressées. Avec le contexte algérien, il s'agit de résoudre la problématique de la gouvernance, ce besoin que nous avons de faire un saut quantitatif dans la démarche de croissance des entreprises algériennes”, et d'évoquer alors le caractère familial des entreprises, la difficulté pour nombre d'entre elles d'accepter le recours au financement en passant par l'ouverture du capital, etc. Pour M. Lies Kerrar, la gouvernance d'entreprise “est un concept de direction de management ; quel que soit le type d'entreprise qui vise à faire siens les principes basiques que sont l'équité, la transparence, la responsabilité, l'imputabilité, et ce, afin d'attirer les capitaux, les compétences”. “plus il y a de bonne gouvernance, plus l'entreprise attire les compétences”, expliquera encore l'intervenant. Lors des débats, la question sur l'environnement des entreprises en Algérie et l'impact de l'informel a été posée, puisque des participants ont avoué se retrouver en liquidation à cause des pressions fiscales trop importantes. Pour les orateurs, dont le représentant de Rouiba, “adopter les règles de gouvernance apporte un bénéfice largement supérieur à celui que compte engranger avec la fraude fiscale. Il est inconcevable de sous-déclarer son chiffre d'affaires et après espérer un financement de la part d'une banque”, et de poursuivre : “c'est l'informel qui pénalise et pas l'administration fiscale. Le code de gouvernance est basique, c'est le strict minimum et c'est à nous, les grandes entreprises privées, de donner l'exemple, montrer que l'on est capable de créer des richesses ; cela nous donnera de la crédibilité.” le secteur des boissons a intégré le code de gouvernance, dira l'intervenant, grâce aussi au travail de l'association des producteurs algériens de boissons (Apab). Néanmoins, cette organisation professionnelle fait face aux problèmes des détaillants qui n'agissent pas selon les règles de gouvernance, c'est-à-dire la transparence. D'ores et déjà, avec le concours de l'institut Hawkama El-Djazaïr, né de la dynamique de la création du code de gouvernance d'entreprise, avec le soutien du ministère de l'industrie et de la PME et de l'organisme américains Cipe, un second code de gouvernance devrait être publié d'ici un an et demi. Ce second code, qui s'appuiera également sur les résultats de l'enquête menée auprès d'un panel de quelque 250 entreprises algériennes, est une étape logique pour les initiateurs de ce projet. À savoir, aller vers une étape supérieure avec un code de gouvernance d'entreprise plus complexe, des règles plus strictes et selon les spécificités et domaines d'intervention des entreprises. Reste aujourd'hui à l'administration et aux pouvoirs publics de faire leur mue et d'aller vers des règles de gouvernance.