La brigade de recherches et intervention (BRI) de la Police judiciaire de la wilaya d'Alger a réussi, la semaine écoulée, à démanteler deux importants réseaux criminels spécialisés dans le vol à main armée des véhicules et agression physique dirigés par deux terroristes élargis avec la complicité de repris de justice. Les faits remontent à la semaine passée, selon le commissaire divisionnaire Boualem Belassel, chef de la Police judiciaire de la wilaya d'Alger, qui a organisé hier un point de presse au niveau de la cellule de communication de la wilaya d'Alger. Un chauffeur de bus résidant à Cherarba dans la commune des Eucalyptus a été sommé de s'arrêter à l'aube au niveau d'un lieu isolé à la sortie de cette localité. L'agression a été bien planifiée puisque les agresseurs, qui étaient à bord d'un véhicule loué par une agence de location de voitures, ont dressé des balises en plastique sur la route indiquant la présence de travaux. Des balises probablement dérobées dans une entreprise. Trois des assaillants étaient vêtus de gilets et des tenues de travail pour se faire passer pour des ouvriers. Ils ont arrêté le bus des voyageurs qui se dirigeait vide à cette heure matinale vers la région de Larbaâ, avant que leur “chef” un repenti qui portait une barbe et vêtu d'une tenue afghane et encagoulé, sortait des buissons armé d'un pistolet menaçant le conducteur qui croyait avoir affaire à un faux barrage, le forçant de sortir du bus. Il sera ensuite ligoté et abandonné dans un champ avant d'être retrouvé par des citoyens. Les assaillants ont ensuite pris la fuite à bord du bus volé. Sitôt alertés, les éléments de la BRI ont déclenché une vaste enquête qui a permis l'identification des agresseurs et abouti à leur arrestation par la suite. Il s'agit d'un terroriste élargi et trois complices tous des repris de justice. Les enquêteurs ont découvert dans les domiciles des mis en cause, tous originaires du quartier de Cherarba et âgés entre 30 et 40 ans, un vrai “atelier” clandestin. Ils ont saisi deux machines de fabrication de clés minute, une machine de fabrication de plaques d'immatriculation, un nombre important de clés de différents véhicules et une riveteuse. Ce qui prouve, selon le commissaire Bouras Mustapha, chef de la BRI, que ce réseau planifiait une série de vols de véhicules qui seront généralement vendus avec de fausses plaques d'immatriculation. “Une enquête est toujours en cours pour retracer la vente du bus, il s'agit d'une affaire liée au droit commun”, nous a-t-il expliqué. L'arme à feu saisie sur l'agresseur a été envoyée au laboratoire scientifique de la police à Châteauneuf pour expertise balistique afin de déterminer son origine. Un autre terroriste élargi a été arrêté aussi, grâce à la collaboration des citoyens, par la même brigade quelques heures après le vol avec braquage d'une recette d'une usine de fabrication de matelas à Dar El-Beïda. Selon le commissaire divisionnaire Belassel, les faits remontent à jeudi dernier quand le gérant d'une usine de fabrication de matelas se dirigeait à bord de son véhicule vers la banque située à El-Harrach pour déposer le revenu de la recette de son usine avant qu'il ne soit victime d'un accident de circulation. En fait, l'accident était prémédité et il s'agissait d'un braquage, puisque le conducteur, un vieux âgé de 75 ans, sera agressé avec une bombe lacrymogène par les assaillants dès qu'il quittera son véhicule. Les agresseurs ont ouvert ensuite la malle de la voiture et s'emparèrent de la recette qui était de l'ordre de 475 millions de centimes. Une fois leur forfait accompli, ils ne tarderont pas à prendre la fuite. Le vieux, reprenant ses forces, alerta le barrage de police le plus proche qui lancera un message à son tour à toutes les patrouilles et les barrages fixes. Ce qui a permis la localisation du véhicule braqueur grâce à la collaboration des citoyens d'El-Harrach qui ont fourni des informations sur son passage. Les éléments de la BRI ont pu arrêter le conducteur après une course-poursuite. Son acolyte ne tardera pas à être interpellé et l'argent récupéré. Selon l'enquête, les deux malfaiteurs dont un terroriste élargi ont guetté les mouvements du gérant de l'usine pendant près de 3 mois avant l'exécution de leur plan. Présentés devant le procureur près le tribunal d'El-Harrach, ils ont été écroués.