Les responsables des deux plus importantes communes de la wilaya de Constantine, soit le chef-lieu et El-Khroub, viennent de tirer la sonnette d'alarme. Les deux localités connaissent un grave déficit en foncier urbanisable à même de retarder le lancement des différents programmes de logements et d'équipements sociaux. Heureusement, ou malheureusement, que les pouvoirs publics viennent de faciliter les procédures de déclassement de certaines terres non urbanisables au départ. Toutefois, l'occasion se présente pour faire le bilan des derniers programmes d'urbanisation dont celui des modèles de construction et leur répartition géographique. Si pour la commune de Constantine, la situation est connue depuis la fin des années 1970, pour celle du Khroub, le phénomène est nouveau. En effet, une décennie après, les deux nouvelles villes, Massinissa et Ali-Mendjeli en l'occurrence, érigées sur le territoire de cette région réputée essentiellement rurale jusqu'au début des années 1980, viennent d'engloutir l'ensemble des terres autrefois agricoles et forestières, et déclassées pour accueillir l'extension de la capitale de l'est du pays. Des milliers de logements ont été construits et une cité, comme celle de Ali-Mendjeli, abrite aujourd'hui plus de population que l'ensemble des territoires de certaines wilayas du pays sans que la tension sur le marché du logement locatif ne diminue d'un iota et sans arriver à créer, au moins, un seul quartier aménagé comme le plus laid des faubourgs de la partie coloniale de la ville. D'autre part, l'extension de la capitale de l'est du pays sur l'axe du Khroub a rendu difficilement gérable cette commune alors que des villes comme Zighoud-Youcef ou Didouche-Mourad et El-Hamma sont restées en marge de la dynamique créant un criant déséquilibre sous-régional. Il y a 7 ans, les jeunes de la localité de Zighoud-Youcef, ex-Conté Smendou, sont sortis dans la rue, justement pour crier ce qu'ils avaient qualifié, à l'époque, de hogra dans la répartition des projets de développement. Avec le projet de l'autoroute Est-Ouest, qui reste à la traîne dans la partie Constantine-Skikda-Annaba par rapport au reste du pays, le manque des moyens de communication n'est plus un alibi pour continuer à oublier cette sous région des programmes d'urbanisation.