Résumé : Farès n'en revient pas. Yamina lui a fait une terrible scène. Une fois au courant, il lui propose d'aller voir cette fille afin d'éclaircir les choses… 10eme partie -Comment ? Elle n'était pas chez elle ? s'écrie Farès en s'énervant. Elle était déjà sortie à sept heures ? - Oui. D'après sa belle-fille, elle avait un rendez-vous à l'hôpital pour un bilan de sang, à jeûn, lui apprend Yamina en se laissant tomber dans un fauteuil. Pas de chance pour aujourd'hui. - Tu sais à quel hôpital elle est allée ? l'interroge son mari qui tenait à régler ce problème la journée même. - Il n'y en a qu'un, répond Yamina. Je sais qu'elle est diabétique. A quoi penses-tu ? lui demande-t-elle quand elle le voit prendre sa veste. - Viens ! On va la rejoindre là-bas, décide-t-il. Il n'y a pas d'autre solution. Je ne serais pas tranquille avant d'avoir résolu ce problème. Yamina le croyait. Durant tout le trajet jusqu'à l'hôpital, il ne souffle mot. Elle voudrait lui dire certaines choses mais elle n'en a pas la force. Lui parler des doutes qu'elle a maintenant risquerait de le mettre en colère. Elle en est à se demander si cette fille n'avait pas quelques idées en tête, un projet obscur, d'avoir inventé cette histoire uniquement pour nuire à sa famille. La femme panique lorsqu'ils ne la trouvent pas au laboratoire de l'hôpital et ni dans la salle d'attente. Sur la liste des malades attendus, son nom ne figure pas. - Elle était peut-être chez elle et ne voulait pas te voir. Elle s'est peut-être servie de sa belle-fille pour t'envoyer balader, émet Farès à bout. On attend encore quelques minutes. Si elle ne se pointe pas ici, j'irai avec toi chez elle. Je lui dirai ce que je pense des troubles ménages ! Qu'est-ce qu'elle nous voulait ? Qu'avait-elle à gagner en semant le trouble et la discorde dans nos vies ? - Je l'ignore. Yamina regrette de ne pas avoir su tenir sa langue. Elle n'aurait dû rien lui dire sans avoir eu la preuve que cette vieille disait vrai. Les minutes lui paraissent une éternité mais elle n'ose pas dire à son mari de partir. Elle n'en peut plus d'attendre. Elle reste assise alors qu'il fait les cent pas dans le couloir. Tout comme elle, ils scrutent les visages des femmes qui arrivent. Mais aucune vieille. Farès se décide enfin à partir. Cela faisait plus d'une demi-heure qu'ils étaient ici à attendre. - Je te dépose à ton travail ? lui demande-t-il sans revenir sur le sujet. - Non. Je prendrai un taxi jusqu'à la maison. Tu devrais partir à ton boulot. Cela t'évitera d'arriver en retard. - Oui. Je t'appelle tout à l'heure, lui dit-il avant de la déposer aux arrêts de bus et de taxis. Yamina fait un petit geste d'au revoir avant qu'il ne redémarre. Elle rentre chez elle à pied, faisant quelques achats au passage. Elle est surprise de trouver son fils Nabil réveillé, lui qui avait l'habitude de faire la grasse matinée depuis qu'il avait été renvoyé de l'école. - Tu en fais une tête ! remarque-t-il. Tu as des problèmes à ton travail ? - Non, un peu de fatigue. Merci pour la sollicitude, dit-elle. C'est la première fois que tu te réveilles à neuf heures ! Tu as quelque chose d'exceptionnelle à faire ? - Non. Tu as reçu la visite, lui apprend-il. Une vieille. Elle voulait te voir avant que tu n'ailles au travail. - Ah ! Elle n'a rien dit ? l'interroge-t-elle. Aucun message ? - Si. Elle te demande de venir chez elle. Yamina ne perd pas de temps. Elle reprend son sac et file chez la vieille. Elle tient à ne pas la rater. (À suivre) A. K.