Les responsables israéliens se déclaraient hier décidés à harceler les islamistes palestiniens du Hamas en vue d'empêcher par des incursions de chars et des raids "ciblés" les tirs de roquettes artisanales Qassam à partir de la bande de Gaza vers le sud d'Israël. Cette tactique s'est traduite par des incursions israéliennes dans le secteur de Beït Hanoun au nord de la bande de Gaza près du territoire israélien, d'où avait été tirée, jeudi, une roquette sur les faubourgs de la ville israélienne d'Ashkélon, sans faire ni victime ni dégât. Le Premier ministre israélien Ariel Sharon avait estimé jeudi que ce tir contre cette ville constituait une escalade et donné ordre à l'armée de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour empêcher le Hamas de tirer des roquettes. Les Qassam dans leur version améliorée constituent, selon les responsables israéliens, une menace pour une importante centrale électrique installée à Ashkélon ainsi que pour l'oléoduc reliant le port d'Eilat sur la Mer rouge à cette ville sur la côte méditerranéenne. Lors de ces incursions, dont la dernière a pris fin dans la nuit de vendredi à samedi, des bulldozers protégés par des chars et des soldats, ont déraciné des vergers et de la végétation tout en détruisant des bâtiments susceptibles de servir de cachettes pour les Palestiniens qui tirent des roquettes. Des responsables politiques cités samedi par la radio publique ont indiqué qu'Israël n'avait pas "à ce stade l'intention de réoccuper le nord de la bande de Gaza, mais qu'une telle opération serait possible si les incursions limitées et ponctuelles n'atteignaient pas leur objectif et que les tirs de Qassam se poursuivent". Selon un porte-parole militaire, 24 Qassam on été tirées à partir de la bande de Gaza en direction du territoire israélien depuis le 29 juin, date d'entrée en vigueur d'une trêve des attentats décrétée par les principaux mouvements palestiniens. Les islamistes du Hamas et du Jihad islamique ont ensuite annoncé la semaine dernière la fin de la trêve à la suite de la reprise des opérations de "liquidations ciblées" par l'armée israélienne visant des responsables islamistes. Les tirs d'obus de mortier se sont également poursuivis : 66 d'entre eux ont été dénombrés depuis le 29 juin. Le dernier tir d'obus en date s'est produit dans la nuit de vendredi à samedi contre Névé Dekalim, une colonie du sud de la bande de Gaza, qui n'a pas fait de victime, a précisé le porte-parole militaire. Le porte-parole a également réaffirmé que les raids ciblés contre des militants du Hamas allaient se poursuivre jusqu'à ce que "l'Autorité palestinienne se décide à prendre des mesures contre le Hamas et les infrastructures terroristes, spécialement dans les zones qu'elle contrôle". Jeudi, un islamiste qui s'apprêtait, selon l'armée, à tirer des obus vers une colonie israélienne du sud de la bande de Gaza, a été tué lors d'un raid d'hélicoptère à Khan Younès. La semaine dernière, l'armée israélienne avait éliminé à Gaza, lors de deux attaques d'hélicoptères, un chef politique du Hamas et ses deux gardes du corps, puis un des chefs militaires du mouvement et trois autres activistes. Par ailleurs, sept Palestiniens recherchés ont été arrêtés dans la nuit de vendredi à samedi en Cisjordanie par l'armée israélienne, a-t-on indiqué de sources militaires israéliennes.