Après avoir mis en avant tous les points contenus dans leur plateforme de revendications, les notables du village ont donné un ultimatum d'un mois aux autorités locales pour la prise en charge de leurs doléances en fonction de leurs importance et priorité. Faute de quoi, ils menacent de recourir à d'autres actions plus radicales, telles que la fermeture de la RN26. Les habitants du village Tidjounane, dans la commune de Chemini, ont procédé, hier matin, à la fermeture du siège de leur APC afin d'exiger des autorités locales, notamment l'APC, la prise en charge effective de leurs doléances contenues dans la plateforme de revendications datant de janvier 2008. Cette action de protestation, qui se voulait un forcing sur les responsables locaux, a été décidée la veille à l'issue d'une assemblée générale extraordinaire du village Tidjounane. Ainsi, dans la matinée de mercredi, vers 9h, des dizaines de villageois commençaient déjà à affluer vers le chef-lieu communal de Chemini, pour prendre d'assaut le siège de l'APC. Entassés devant le portail principal de l'institution, les protestataires empêchaient tout accès dans l'enceinte de l'APC jusqu'à l'arrivée du chef de daïra de Chemini qui invitera les villageois en colère à déléguer un groupe de personnes pour une concertation autour de leurs doléances. En l'absence du premier magistrat de la commune, c'est le secrétaire général qui s'est associé à cette réunion pour mener, à côté du chef de daïra, des pourparlers de négociations avec les représentants du village Tidjounane. Après avoir mis en avant tous les points contenus dans leur plateforme de revendications, les notables du village ont donné un ultimatum d'un mois aux autorités locales pour la prise en charge de leurs doléances, en fonction de leurs importance et priorité. Faute de quoi, ils menacent de recourir à d'autres actions plus radicales, telles que la fermeture de la RN26. À noter que parmi les problèmes posés par les villageois, on peut citer “la régularité et l'équité dans la distribution de l'eau potable, la réparation et l'extension de l'éclairage public, le parachèvement du réseau d'assainissement du village, le bétonnage des sentiers et autres chemins inter-quartiers, la réalisation d'infrastructures sportives et culturelles pour les jeunes…” Selon le président du comité de village de Tidjounane, Lyès Chaïbi, “le P/APC de Chemini a toujours tourné le dos à notre village qui n'a bénéficie d'aucun projet de développement depuis son investiture. Il est allé jusqu'à priver notre village de panneaux de signalisation. Nous le défions dans un débat public, en présence de la presse locale, sur sa gestion des affaires publiques. Il y a une iniquité flagrante dans la répartition des projets de la commune.” Joint au téléphone, le président de l'APC de Chemini, Hamid Houari, nous a fait savoir qu'il était à Alger pour affaire personnelle et que l'action de protestation menée par les habitants du village de Tidjounane devait être gérée par le chef de daïra et le secrétaire général de l'APC. “Je tiens à démentir formellement les propos tenus par l'un des membres du comité de village de Tidjounane, m'accusant à tort d'avoir une dent contre ce village. Je vous informe que je ne fais pas de politique et d'ailleurs je suis en rupture de ban avec mon parti (FLN), car j'ai refusé de me mêler aux luttes de clans ou d'intérêts. Je veux être un maire responsable, au service de mes concitoyens sans distinction aucune”, a-t-il souligné en guise de réponse aux accusations des représentants de Tidjounane. Notre interlocuteur a tenu en outre à préciser que sa commune est déshéritée, puisqu'elle ne dispose pas de ressources lui permettant de subvenir à ses besoins en matière de projets de développement local. “Imaginez un peu, comment peut-on faire pour satisfaire les besoins de nos populations, sachant que le budget alloué chaque année à notre commune dans le cadre des PCD est de l'ordre de trois milliards de centimes, alors que nous avons pas moins de 25 villages à gérer. Revenant au village de Tidjounane, je vous assure qu'il a eu une part des plus conséquentes. Pour preuve, il a bénéficié au titre de l'exercice 2009 de plusieurs opérations ayant coûté plus de 11 millions de dinars. On y a réalisé un bassin de décantation pour le réseau d'assainissement pour un montant de 7 millions de dinars, un réseau d'assainissement pour le quartier Chaïbi pour la somme de 2 millions de dinars, l'achèvement des travaux du réseau d'AEP qu'on a trouvé en cours de réalisation. À cela s'ajoute le projet sectoriel (DTP) portant bitumage de la route reliant les villages Tidjounane et Taghrast au chef-lieu communal de Chemini, dont le coût de réalisation s'élève à 41 millions de dinars. Concernant les autres revendications du comité de village de Tidjounane, je trouve qu'elles sont tout à fait légitimes, mais on doit procéder à leur prise en charge selon les moyens et priorités de la commune. En tout cas, les portes de l'APC resteront ouvertes pour un dialogue serein et constructif avec toute personne qui s'inscrit dans cette logique."