Il est 10 heures du matin, la porte du siège du Croissant-Rouge algérien de la wilaya de Constantine, situé à la rue Kitouni, est fermée. Pourtant, nous sommes au 5e jour de jeûne. Une file composée d'une vingtaine de femmes et d'hommes est là depuis 8 heures du matin. “Lorsque nous avons déposé nos dossiers pour bénéficier du couffin de Ramadhan, ils nous ont demandé de revenir le 4e jour du mois de Ramadhan”, nous a affirmé une femme présente sur les lieux, tout en ajoutant qu'elle est venue de la nouvelle ville Ali-Mendjeli et qu'elle ne savait pas que le CRA ne travaillait pas le week-end. Ce qui semble, en somme, discutable car le mois de carême, lui, n'attend pas et les familles nécessiteuses non plus. Ces dernières ne savent plus à quel saint se vouer et sont, évidemment, rentrées chez elles, bredouille, en attendant le lendemain pour retenter leurs chances, tout en espérant qu'il y aura quelqu'un pour les informer de l'évolution de l'opération de distribution du couffin. Contacté, hier, le président du CRA à Constantine, nous a déclaré que “ce léger retard” est dû à la lenteur dans la vérification des listes des bénéficiaires. “Cette procédure se fait en collaboration avec les services de l'APC, la Direction de l'action sociale, l'association Souboul El-Kheirat et la Direction des affaires religieuses, dans le but d'avoir une seule liste et non plusieurs”, précise notre interlocuteur. Concernant le lancement de la distribution du couffin de Ramadhan, le président du Croissant-Rouge algérien à Constantine refusera de nous donner une date précise tout en ajoutant que “l'opération va commencer très prochainement, dès que la liste définitive des bénéficiaires sera prête”. Aussi, d'aucuns s'interrogent si l'opération de distribution du couffin de Ramadhan ne devrait pas normalement se faire avant le début du carême, comme c'était le cas il y a quelques années, pour permettre aux familles dans le besoin d'alléger un tant soit peu leurs dépenses. Or, nous sommes au 6e jour de jeûne et point de couffin. Autre point noir dans ce tableau de la solidarité, la valeur dudit couffin évaluée cette année à 3 580 dinars. Est-elle suffisant ? D'autant que les besoins d'une famille moyenne composée de 5 personnes varient entre 4 000 et 5 000 dinars par semaine. Par ailleurs, les familles concernées par le couffin de Ramadhan gardent toujours en mémoire le scandale qui a secoué la mairie de Constantine, l'année dernière, où des élus ont été pris en flagrant délit de donner les couffins à des personnes non inscrites sur la liste des bénéficiaires.