Intervenu à l'issue de l'audition du ministre des Travaux publics, M. Amar Ghoul, le chef de l'Etat a insisté sur les mêmes points évoqués durant la précédente réunion d'évaluation annuelle, tout en éludant les scandales qui ont secoué le secteur ces derniers mois. À savoir, le respect des délais de réalisation, la maîtrise du coût et l'exigence de la qualité des ouvrages. Ces problèmes épineux ne semblent pas encore trouver de solution, à l'instar de la marginalisation de l'outil national d'études et de réalisation et le recours, considéré excessif par le président de la République lui-même, à des sociétés étrangères d'études et d'exécution des projets relevant du secteur. Dans ce sens, le chef de l'Etat recommande “d'impliquer plus profondément l'outil national d'études et de réalisation qu'il importe d'encourager pour lui permettre d'améliorer ses performances et d'élever le niveau de ses prestations pour s'aligner sur les standards internationaux consacrés”. Selon lui, le secteur des travaux publics doit également procéder “à la réforme et à la modernisation de l'organisation des services de l'entretien routier pour prendre en charge l'évolution importante de ce patrimoine compte tenu des moyens colossaux qui sont consacrés à son entretien et à sa préservation”. Il pense, en outre, que la réalisation du programme de ce secteur requiert d'être “accompagnée par des actions liées au développement de la veille technologique, à la consolidation de l'outil national pour l'émergence de nouvelles capacités d'études et de réalisation performantes, et à l'amélioration de la qualification de la ressource humaine par la formation”. Le code des marchés publics dans sa nouvelle version recommande, en effet, de donner l'avantage aux entreprises nationales dans la réalisation des projets. Pour le ministre des Travaux publics, ces entreprises nationales doivent d'abord prouver leurs compétences, notamment en s'organisant en groupement pour se donner plus de moyens, précisant que la décision de rattacher les entreprises nationales aux ministères de tutelle, facilitera leur orientation et le respect des normes et des délais de réalisation. Ces mesures obligeront, par ailleurs, soutient-il, les entreprises étrangères à s'établir et à investir si elles veulent pénétrer le marché algérien. Les nouvelles dispositions retenues exigent la finalisation des études avant le lancement ou l'adoption officielle des projets, considérant que les études fixent de façon précise le coût du projet. Ces mesures ont été prises dans le but de mettre un terme aux opérations de réévaluation des projets qui étaient la résultante du lancement de la réalisation avant la fin des études. Cette nouvelle politique n'a, selon toute vraisemblance, pas encore donné de résultats, puisque le président de la République a jugé utile de réitérer les mêmes remarques et observations.