Le processus d'augmentation des salaires, en application des décisions de la tripartite des 2 et 3 décembre 2009 entre gouvernement, UGTA et patronnat est quasiment parvenu à son terme avec des augmentations pour l'ensemble des travailleurs algériens, tous secteurs confondus. La dernière convention de branche qui vient d'être signée est celle de la puissante Fédération des travailleurs du port d'Alger (DP Worl Dubai). Direction et syndicat ont signé, le 24 août dernier, un accord qui permet aux travailleurs de cette importante infrastructure de bénéficier de 20% d'augmentation de leur salaire pour 40 heures de travail. Avec la mise en œuvre de la formule des 3x8, les travailleurs dépassant le seuil horaire de 40 heures seront payés en heures supplémentaires. La conclusion de cet accord résume un peu la démarche de l'UGTA dans sa politique pacifique de revendication salariale. En tout, c'est pas moins de 2 844 798 travailleurs, tous secteurs confondus, qui ont bénéficié de ces augmentations, dont 1 582 462 pour le secteur économique public et 1 262 336 pour le secteur économique privé. Le nombre d'accords conclus, bien que partiels, est de 84 avec une augmentation moyenne des salaires de 25%, soit 60 200 DA par an et une moyenne numéraire annuelle de 60 200 DA. Les négociations menées dans le créneau du 15 janvier au 30 avril 2010 ont donc débouché sur 84 accords intervenus dans 20 secteurs. La moyenne des revalorisations des salaires est de 23% pour le secteur publics et de 20% pour le secteur privé. Les augmentations des salaires, comme le montre un tableau récapitulatif de l'UGTA, ne sont pas uniformes car elles sont, en grande proportion, en fonction de la situation financière de l'entreprise avec un maximum et un minimum. Ainsi, pour la Fédération mécanique et métallurgie, les majorations se situent entre 13 et 20% pour les entreprise équilibrées et 5 et 12% pour celles qui sont en difficulté. On se souvient à ce propos du bras de fer entre le syndicat d'entreprise de la SNVI et de la direction qui refusait d'aller au-delà du minimum de 13%, en arguant justement des difficultés de trésorerie. Il aura fallu tout le tact de Sidi-Saïd et l'intervention du Premier ministre pour un accord sur 20% d'augmentation à partir de janvier 2010. C'est dans le secteur de l'hydraulique que l'augmentation la plus élevée est enregistrée avec 53% pour la SGP hydraulique. Le secteur du bâtiment, qui connaît aussi un regain de dynamisme, à la faveur des grands chantiers relancés un peu partout dans le pays, est bien loti avec une augmentation de 40% pour la SGP Indjab et 40% pour les travailleurs de l'Anat dans le secteur de l'habitat. En revanche, les OPGI et AADL n'ont bénéficié que de 10%, eu égard aux difficultés qu'elles vivent. Pour les organisations patronales, les augmentations se situent dans une fourchette de 10 à 20%. En revanche, il y a des patrons qui trainent un peu la patte dans l'exécution de la décision prise lors de la tripartite. À ces augmentations de salaires, il convient d'ajouter aussi la révision de la quasi-totalité des régimes indemnitaires qui s'est traduite par une hausse substantielle des salaires pour les travailleurs de 20 fédérations de l'UGTA. À cette double augmentation, salaires et indemnités, il convient d'ajouter celle obtenue dans le cadre de la revalorisation du SNMG qui est passé de 12 000 à 15 000 DA à partir du 15 janvier 2010. Ces augmentations constituant un autre volet (sans doute le plus considérable de par le nombre de travailleurs concernés) après celles intervenues dans la Fonction publique en 2008 et en faveur des retraités qui seront d'ailleurs exonérés d'impôts pour les retraites inférieures à 20 000 DA. C'est une disposition de la LFC 2010. Deux ombres dans ce tableau, à savoir la Fédération de la formation professionnelle où les choses avancent laborieusement, alors que pour la Fédération nationale des journalistes rien n'est encore fait à cause des problèmes organiques que cette fédération mort-née vit actuellement. Face à l'absence de représentants de journalistes et d'éditeurs, il est difficile, explique-t-on à l'UGTA, de donner suite aux résolutions de la dernière tripartite.