Le rapport de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced) sur l'investissement dans le monde, publié jeudi dernier, confirme la tendance baissière des IDE reçus par l'Algérie en 2002. Selon les chiffres de la Cnuced, l'Algérie a accueilli 1,1 milliard de dollars sur les 11 milliards de dollars d'IDE destinés à l'Afrique. Ce qui représente une baisse de 8% par rapport à l'année 2001 et près de 1% du volume global d'IDE reçus par l'Afrique. Notons que le volume d'IDE en 2001 pour l'Algérie est évalué à 1,2 milliard de dollars. La Cnuced a noté que “les apports d'IDE ont légèrement augmenté dans plus de la moitié des pays africains et stagné dans les autres”. L'Algérie figure parmi les pays dont le volume d'IDE a enregistré une chute, contrairement à nos voisins tunisiens et marocains qui restent plus attractifs aux yeux des opérateurs économiques étrangers. Une enquête confidentielle commandée par le ministère des finances et réalisée par Foreign Investment Service (FIAS), un organisme de conseil à l'investissement dépendant de la Banque mondiale, confirme la frilosité ou la réticence des investisseurs étrangers. Cette enquête, menée auprès de cinquante-quatre entreprises françaises, espagnoles et italiennes, a identifié quatre handicaps majeurs pour la relance des IDE en Algérie. Il s'agit notamment de l'illisibilité et de l'instabilité politique, de la mauvaise application des lois et réglementations, de la corruption et de la mauvaise gouvernance ainsi que l'incertitude. Ces enquêteurs ont relevé que “les entreprises, qu'elles aient déjà investi dans le pays ou qu'elles aient été seulement tentées de le faire, n'ont pas une grande confiance dans les institutions du pays, à commencer par le système judiciaire”. L'inertie et l'immobilisme observés dans la mise en œuvre des réformes économiques ne plaident pas en faveur d'un retour des investisseurs étrangers en Algérie. F. M.