En effet, dépassant les prévisions escomptées, une foule particulièrement dense de visiteurs a investi ses plages ouvertes à la baignade, durant la saison estivale en cours. Malgré les incommodités innombrables conjuguées au déficit chronique notoire en matière d'infrastructures d'hébergement, la côte mostaganémoise demeure particulièrement prisée. Plus de dix millions d'estivants sont venus, durant les mois de juin, juillet et août, fréquenter les 23 plages ouvertes à la baignade cet été à travers le littoral de la wilaya, selon les statistiques relevées par les services de la Protection civile. Les services qui déplorent, par ailleurs et au titre du même laps de temps, onze décès par noyades, survenus pour la quasi-totalité, au-delà des horaires et surtout des aires de surveillance des baignades. Cette affluence serait en fait nettement plus importante si l'on considérait les estivants qui, se baignant ou pas, préfèrent se rendre dans les criques, les petites plages à l'accès difficile ou dans les stations balnéaires indiscutablement réputées pour leur calme et leur discrétion. Un record certainement inattendu, eu égard au démarrage particulièrement timide d'une saison estivale qui non seulement avait coïncidé avec le déroulement des examens de fin d'année scolaire et du rassemblement mondial en Afrique du Sud, dans le cadre de la Coupe du monde, mais qui fut aussi surtout marquée par un climat remarquablement capricieux, alternant du jour au lendemain les quatre saisons dans une même journée. Le rush massif des juilletistes semble avoir renversé la vapeur, mais, apparemment, sans pour autant susciter, outre mesure, l'enthousiasme des “commerçants” et autres opportunistes bénéficiaires des retombées de la saison estivale. En raison du changement climatique presque perceptible à vue d'œil, mais également pour d'autres considérations de rétention de la transhumance, l'été 2010 a pris énormément de temps à s'installer. Aussitôt le rythme de croisière tant souhaité atteint, le Ramadhan s'est installé, brisant sévèrement l'élan du flux. Malgré le jeûne et en dépit des prêches des imams déconseillant la baignade diurne, sous peine de rompre intempestivement son jeûne, les pics de canicule exceptionnelle ayant marqué la moitié du mois béni ont désamorcé l'abstinence et la rétention de la population riveraine des plages. Ainsi, fuyant ces températures caniculaires qui frôlaient, voire dépassaient allègrement les 40 degrés, ce sont des centaines de personnes qui se sont, depuis, lancées dans le repeuplement des plages désertées.