La pièce théâtrale Yamina de la coopérative El-Bahia (Oran), adaptée du livre les Femmes d'Azeddine Madani et mise en scène par Mohamed Adar, présentée dimanche au Théâtre régional de Batna, a failli être annulée et les billets remboursés suite à l'évanouissement de Wahiba Adnane et son transfert aux urgences. Mais, une fois mise sur pied, la comédienne a insisté auprès des organisateurs pour maintenir la représentation, bien que le médecin lui ait recommandé le repos. C'est sous des applaudissements nourris que le rideau s'est levé, un peu tardivement, sur la comédienne Wahiba Adnane, incarnant le personnage de Yamina. Cette pièce de théâtre aborde l'éternel conflit belle-mère/belle-fille dans un style comique et sarcastique. Yamina, enseignante de profession, en désaccord avec son époux Omar, un docteur à l'université, entre dans une querelle avec sa belle-mère Chadlia (Malkia Youcef). Défendant son fils, la belle-mère va même s'en prendre à sa bru et l'accuse de semer le trouble. Avant d'être belle-mère, elle est surtout mère, avec tout ce que cela implique. En femme soumise et conservatrice, elle va même lui demander d'abdiquer : “Depuis quand les femmes ont des droits devant leurs seigneurs ?” Elle va même lui raconter comment les femmes d'autrefois vivaient en femmes soumises et dépendantes. Plus que l'incompréhension entre deux générations différentes, c'est la guerre ouverte entre la belle-fille et la belle-mère qui cherche à protéger celui qui restera toujours son enfant. C'est l'ingérence dans le couple “du fiston” et des tensions larvées avec la belle-fille. Des accusations très graves s'échangent. Il s'ensuit des échanges de propos discourtois faute de communication. Puis, au fil de la discussion, les deux femmes commencent à s'entendre et le dialogue s'établit entre elles. À la fin de la pièce, les deux femmes arrivent à casser la symbolique opposition belle-mère/belle-fille et deviennent des amies. La pièce théâtre Yamina nous a transportés dans une réalité que nous avons tous vécue ou, du moins, avons-nous entendu parler d'un conflit pareil. La pièce, comique et, parfois, sarcastique, a bien diverti le public qui n'a pas quitté la salle jusqu'à la fin du spectacle.