En assurant de nouveau que les Etats-Unis ne seraient “jamais en guerre contre l'islam”, le président américain a surtout cherché à distinguer entre la mouvance Al-Qaïda et la religion musulmane en affirmant : “Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al-Qaïda. Un groupe pitoyable d'hommes qui pervertissent la religion.” Devant la terrible pression ayant entouré la célébration du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, marqué par des tensions avec les musulmans malgré l'abandon du projet d'autodafé du Coran du révérend Terry Jones, Barack Obama a appelé ses compatriotes à la “tolérance”, en réaffirmant que les Etats-Unis ne sont et ne seront “jamais en guerre contre l'islam”. Le patron de la Maison-Blanche a estimé lors d'une courte cérémonie près du Pentagone que les instigateurs du 11 septembre “peuvent bien essayer de nous séparer, mais nous ne céderons pas à leur haine et à leurs préjugés”, avant d'ajouter que “les Ecritures nous enseignent d'abandonner amertume, ressentiment et colère, bagarre et insulte, et toute autre forme de méchanceté”. Dans le même ordre d'idées, il dira qu'“ils peuvent bien essayer de provoquer des conflits entre nos croyances, mais en tant qu'Américains, nous ne sommes pas et ne serons jamais en guerre contre l'islam. Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al-Qaïda. Un groupe pitoyable d'hommes qui pervertissent la religion”. Insistant sur la tolérance, il précisera : “Et tout comme nous condamnons l'intolérance et l'extrémisme à l'étranger, nous respectons notre essence de pays de diversité et de tolérance”, tout en soulignant : “Ce n'est pas une religion qui nous a attaqués en ce jour de septembre. C'était Al-Qaïda. Un groupe pitoyable d'hommes qui pervertissent la religion.” Pendant ce temps, à New York, où se déroulait la traditionnelle cérémonie du souvenir à 8h46 (12H46 GMT), heure précise à laquelle un des avions détourné avait frappé la première tour du World Trade Center, le vice-président Joseph Biden déclarait : “Nous ne sommes pas là pour pleurer, mais pour nous souvenir et reconstruire.” Le traumatisme de l'Amérique resté vif a été récemment ravivé par le projet de construction d'un centre culturel islamique – comprenant une mosquée – près du site de Ground Zero, là où s'élevaient les tours jumelles détruites. Ce projet est soutenu par le maire de New York Michael Bloomberg et le président Obama mais, pour ses détracteurs, il constitue une insulte au “sol sanctifié” de Ground Zero. Parmi les opposants au projet figure le pasteur Terry Jones qui avait menacé de brûler 200 exemplaires du Coran devant son église à Gainesville (Floride), composé d'une cinquantaine de membres, suscitant une vague de protestations et de mises en garde à travers le monde, qui ont fait finalement reculé le pasteur. Il a assuré samedi matin à la télévision qu'il ne brûlerait “jamais” le Coran. Toujours à New York, environ 1 500 manifestants ont d'abord défilé samedi pour défendre le projet de centre culturel islamique. Un peu plus tard, environ 2 000 personnes se sont rassemblées non loin pour au contraire clamer leur opposition à la mosquée. Ceci étant, à Washington, un groupuscule chrétien a déchiré quelques pages d'un exemplaire du Coran devant la Maison-Blanche.