Le cours d'eau qui a donné, mais aussi pris, le nom de toute une vallée, Ighzr Amelal, l'oued Labiod, est en train de mourir dans le silence. Depuis une quinzaine d'années, aussi bien les rapports des différents secteurs concernés, à savoir l'hydraulique et l'environnement, mais aussi de plusieurs associations, dont la plus connue porte le nom du cours d'eau lui-même, Ighzar Amelal, n'ont cessé de lancer des cris de détresse qui sont restés sans écho. Comme pour signifier qu'elles n'attendent plus rien de la tutelle ni de l'autorité locale, de nombreuses associations de la ville d'Arris et ses environs se sont retournées vers la toile du web, dans l'espoir de trouver aides ou, à un degré moindre, des interlocuteurs. Un dossier bien illustré sur le mal qui ronge ce patrimoine matériel est mis à la disposition du lecteur et des chercheurs. Le cours d'eau prend naissance au mont Chelia (wilaya de Kenchela) qui culmine à 2 328 mètres d'altitude. Si le nom change d'une région à une autre, c'est toujours le même cours, porteur d'eau, porteur de vie depuis la nuit des temps. À Inoughissen, à Ichmoul, puis à Arris, l'oued subit des agressions à répétition, il est devenu une décharge à ciel ouvert. Pis, des stations lavages et graissages y répandent les produits les plus toxiques sans être inquiétées. Promis à plusieurs reprises par les responsables qui se sont succédé, aussi bien la station d'épuration des eaux que les dits bassins de décomptassions n'ont jamais vu le jour. Aujourd'hui, on n'en parle même plus. Le rêve a cédé la place à la chimère et au cauchemar. Les vergers de pommiers d'Arris risquent de disparaître en peu de temps, ils ne pourront résister à une eau polluée à plus de 50%. Aussi bien en aval qu'en amont, les riverains ne savent plus à qui s'adresser. À Chir comme à Tabendout, Tighanimine, Iflfel, jusqu'à Imsounine et même plus, les agriculteurs avouent être désarmés face à cette catastrophe. La page web consacré au cours d'eau moribond, montre des photographies, où dans les années 1980, de jeunes pêcheurs à la ligne prenaient de belle pièces, et une chanson d'Amirouche compare Ighzr Amelal au Nil.