La logique du maintien de la dynamique de “paix sociale” s'est imposée lors de la réunion du 13 septembre dernier, qui a regroupé le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, le patron de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd, ainsi que les présidents et les représentants des organisations patronales. Elle coïncide, en effet, avec la rentrée sociale 2010 et elle a été organisée en prévision de la rencontre tripartite restreinte que présidera prochainement le Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Cette séance de travail, tenue au siège du département de M. Louh, a permis aux différents partenaires de débattre sur un certain nombre de dossiers essentiels pour le monde du travail. Ainsi, il a été question de l'évaluation de l'état d'avancement des travaux des trois groupes de travail mis en place à l'issue de la dernière tripartite, et chargés de l'examen des dossiers relatifs aux mutuelles sociales, aux allocations familiales et à la retraite. Par ailleurs, les partenaires ont passé en revue les questions portant sur la préservation du pouvoir d'achat des salariés, plus particulièrement celles relatives aux augmentations de salaires, déjà appliquées et en voie d'application. Dans ce cadre, il a été noté que le processus de négociation est globalement en bonne voie. De source syndicale, 90% des accords salariaux touchant 3,1 millions de travailleurs, tous secteurs confondus, ont été déjà appliqués. Ce constat a été réaffirmé dans un communiqué de presse rendu public par le département de Tayeb Louh. Ce dernier a indiqué que les négociations ainsi que la signature des conventions et accords collectifs de branche, ont permis d'améliorer le pouvoir d'achat d'environ 2 800 000 travailleurs, exerçant dans le secteur économique, public et privé. à cela vient se greffer le relèvement des salaires dans la Fonction publique, suite à l'application de la nouvelle grille des salaires (en 2008), ainsi que la promulgation, à ce jour, de 38 statuts particuliers. Par ailleurs, le début d'application de certains régimes indemnitaires, toujours dans le secteur de la Fonction publique, s'est traduit par une amélioration supplémentaire des traitements des fonctionnaires, notamment les employés des corps communs et les travailleurs de l'éducation. Au cours de l'évaluation des statuts particuliers et des régimes indemnitaires, “la disponibilité du gouvernement” a été réaffirmée pour régler les dossiers en suspens. Il y a lieu de souligner que d'autres points ont été examinés par le ministre du Travail, l'UGTA et le patronat. Outre le dossier de l'emploi étudié en relation avec “les orientations de la politique économique” prévoyant le soutien de l'investissement comme “générateur d'emplois et créateur de richesses”, la rencontre du 13 septembre s'est penchée, en effet, sur le projet du code du travail et a abordé aussi “l'enrichissement” ou, plus exactement, la question des amendements à apporter au pacte national économique et social, en vue de sa reconduction. Tous les dossiers évalués récemment au siège du ministère du Travail, y compris ceux des groupes de travail tripartites, seront examinés plus profondément, voire mieux ajustés, si nécessaire, au prochain mini-sommet tripartite, qui sera dirigé par M. Ouyahia. Une rencontre restreinte qui viendra conforter la nécessaire stabilité sociale et aussi, et surtout, endosser la reconduction du pacte économique et social, dont l'expiration arrivera à terme dans deux mois. Quant à une éventuelle augmentation du salaire minimum (SNMG), rien n'a été exposé sur ce point, pour l'instant. Ce qui pourrait signifier le renvoi de cette question à plus tard, du moins après l'élaboration du nouveau code du travail.