La déclaration à Alger du secrétaire d'Etat espagnol chargé de l'Amérique latine, Juan Pablo De Laiglesia, dans laquelle il affirme que l'Espagne observe la même position que l'Algérie concernant le conflit du Sahara occidental, notamment en matière du principe d'autodétermination du peuple sahraoui, indique-t-elle que Madrid a changé sa vision vis-à-vis du conflit sahraoui. La question mérite d'être posée, car, jusque-là, le gouvernement espagnol s'était toujours gardé d'afficher clairement son soutien à l'autodétermination du peuple sahraoui. Il se limitait uniquement à soutenir les résolutions onusiennes sur la question, ou s'alignait carrément sur la position française, comme l'avait déclaré Miguel Angel Moratinos après sa rencontre au début du mois avec son homologue français. Le chef de la diplomatie espagnol avait notamment affirmé que l'Espagne et la France ont la même vision concernant le conflit du Sahara, ajoutant que si “ce contentieux venait à être résolu, la question du Sahel serait réglée elle aussi”. Mais, cette fois-ci le haut responsable espagnol, Juan Pablo Laiglesia en l'occurrence, a déclaré dans le point de presse conjointe avec le ministre algérien délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, à l'issue d'une réunion officielle algéro-espagnole que “notre position est la même que celle du gouvernement algérien. La solution doit être accordée aux deux parties conformément aux principes des Nations unies, notamment sur la question de la libre détermination du peuple sahraoui”. Le secrétaire d'Etat ibérique a même souligné que “le statu quo n'est pas acceptable. L'Espagne continue à être engagée et contribuera à trouver une solution à ce conflit”. Dans le même ordre d'idées, il ajoutera que son pays accorde tout son “appui au représentant personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, et aux actions qu'il mène pour faire avancer le processus de recherche d'une solution durable pour le conflit”. Pour sa part, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a souligné, à ce propos, que l'Algérie et l'Espagne sont “animées par la même préoccupation, à savoir permettre au peuple du Sahara occidental d'exercer son droit à l'autodétermination dans le cadre des résolutions des Nations unies”.