Karim Djoudi, ministre des Finances, a réitéré encore une fois le maintien du Credoc comme mode de financement des importations. Intervenant hier sur les ondes de la radio Chaîne III, le ministre a dit en substance à ce propos que “notre souhait, c'est de rester dans le Credoc comme forme dominante et de donner à des moments précis des possibilités de correction à la marge”. L'explication donnée par le membre du gouvernement Ouyahia pour le maintien du Credoc est liée à la question de la traçabilité et à la transparence dans les flux financiers. C'est ainsi qu'il notera en disant que “l'objectif que l'on souhaite atteindre, c'est fondamentalement d'avoir une meilleure transparence dans les flux commerciaux et financiers”. Le ministre, qui soutien mordicus le Credoc, va jusqu'à expliquer que sa remise en cause peut nuire à l'économie nationale. “Si on abandonne le Credoc, il est évident qu'on replongera”, a ainsi justifié le ministre des Finances. Interrogé sur la question de l'inflation qui a fait passer des moments difficiles aux Algériens de faible revenu, le ministre remettra l'idée selon laquelle, il y a une inflation dans notre pays. “L'inflation est relativement maîtrisée. Il y a eu une certaine poussée en 2009 mais qui se réduit en 2010”, dit-il, à ce propos en attribuant la question des prix à l'insuffisance de la production nationale. “Le problème des prix est un problème de production, et à ce sujet des mesures instaurées par le gouvernement vont dans le sens d'une incitation au développement de la production nationale”, note-t-il à ce propos. Abordant la question des investissement directs étrangers (IDE) qui ont posé problème depuis l'adoption de la loi de finances complémentaire pour 2009, le ministre dira à ce propos qu'“on peut le vérifier lorsque l'on constate l'augmentation de capital des banques et des assurances qui s'est opérée en partie par importation de devises”. Il notera, dans le même temps, que “la règle du 51/49, introduite dans la loi de finances complémentaire de 2009, n'a pas eu d'impact sur les IDE en Algérie”. “Au début, cette règle a posé un problème d'explication. Aujourd'hui, les choses se font correctement”, explique-t-il encore à ce propos. Il indiquera, dans le même temps, que “les partenaires étrangers ont reçu des explications sur le management des projets en étant minoritaires et sur le partage des dividendes selon les règles liées à l'investissement”, avant de noter qu'“en 2008, l'impact de la crise financière mondiale a fait que le mouvement des capitaux et les IDE se sont réduits. Des IDE installés dans un certain nombre de pays se sont retirés pour se repositionner sur leur place d'origine”. Dans le même ordre d'idées, le membre du gouvernement Ouyahia ne manquera pas de dire que “l'Algérie est une niche de croissance économique de part ses taux de croissance forts depuis plusieurs années et son plan de développement qui donne une visibilité et une solvabilité à moyen terme pour les entreprises”. “L'industrie, les services, le BTPH et l'agriculture connaissent une croissance constante”, dit-il, tout en expliquant que “la demande nationale est toujours importante. Nos importations en biens et services étaient de 39 milliards de dollars en 2009. Pour répondre à cette demande et limiter les importations, il faut augmenter les investissements”. Sur une autre question, le ministre des Finances a confirmé que le transfert libre des dividendes à l'étranger est conditionné par une situation fiscale assainie. “Aucun transfert n'aura lieu en cas de contentieux”, a-t-il insisté. Outre les devises, la liste des “transferts” a été élargie aux pierres précieuses, aux lingots d'or et aux valeurs mobilières au terme d'un amendement de la loi sur les mouvements de capitaux. Sur l'affaire Djezzy, le ministre sera circonspect en disant que “les choses sont engagées”.