La lutte contre la pollution industrielle permettra de récupérer annuellement près de 30 milliards de dinars au profit du Fonds national de la protection de l'environnement. Pour lancer la série de séminaires régionaux pour la mise en application du dispositif législatif de lutte contre la pollution industrielle et la dégradation de l'environnement, M. Rahmani a choisi l'Institut national de la magistrature. Toute une symbolique pour “cette dernière étape des outils mis en œuvre par le ministère pour améliorer le cadre de vie du citoyen et pour se placer en position de légitime défense”, pour reprendre les propos du ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement. M. Rahmani, qui a pris la parole devant les représentants de tous les intervenants concernés, comme la police, la Gendarmerie nationale, les travaux publics, les maires, les cadres et les experts de l'environnement, a lancé tout de go : “Nous connaissons d'où vient ce mal. Nous avons ratissé large avant de localiser les foyers pollueurs et les points noirs qui dénaturent notre environnement. Je peux vous citer un exemple : près de 55% des déchets industriels sont localisés à l'Est du pays. Au cœur même des grandes villes.” Le ministre, qui a rappelé les recommandations de la conférence d'Alger tenue en juin 2002, a indiqué que “le principe du pollueur-payeur sera de rigueur et la pénalisation accompagnera de fait tout dépassement sur l'environnement. Il ne reste plus d'avertissement à donner aux uns et aux autres. Il s'agit d'une question de loi et je peux dire que nous assistons à une situation de non-assistance à environnement en danger.” Venus se concerter autour de la stratégie à adopter dans les prochains jours pour passer à l'action, les participants du premier séminaire qui a regroupé les wilayas d'Alger, de Tizi-Ouzou, de Boumerdès et de Tipasa ont mis l'accent sur l'absence de coordination entre les secteurs et l'inefficacité du dispositif législatif. Autrement dit, les responsables à tous les niveaux ont été les premiers à commettre les dépassements sur l'environnement. Un débat passionnant a révélé des divergences, mais aussi des convergences dans les points de vue. Demain, le département de Rahmani lancera l'atelier de projet relatif à l'élaboration du plan national de mise en œuvre de la convention de Stockholm sur les produits organiques persistants et sur la sécurité chimique. Cet atelier aura, pour la première fois dans le pays, la mission de lever le voile sur l'usage des produits organiques et leurs conséquences sur l'environnement en Algérie. F. B.