Le secteur algérien des assurances s'est doté enfin d'une école supérieure à même de remédier à l'insuffisance constatée dans l'encadrement de cette profession. L'Ecole algérienne des hautes études d'assurance a été inaugurée, mercredi dernier, en présence notamment du secrétaire général du ministère des Finances, du directeur général du Trésor, des P-DG des banques et des compagnies d'assurances et de plusieurs cadres du secteur des assurances, qui ont assisté au premier cours inaugural assuré par le président du groupe Macif, Gérard Andreck, qui est aussi président du Groupement des entreprises mutuelles d'assurance et vice-président de l'Association française de l'assurance. Destinée aux cadres dirigeants de la profession de l'assurance algérienne, l'Ecole des hautes études d'assurance a été créée à la demande du gouvernement algérien, suite au règlement, en 2008, du contentieux algéro-français dans le secteur des assurances et dont la mise en œuvre a été confiée à l'Union des assureurs et réassureurs algériens (UAR). L'initiative est soutenue par cinq sociétés d'assurance françaises (Allianz France, AXA, BNP Paribas Assurance, Groupama, Macif). L'Ecole algérienne des hautes études d'assurance accueillera une vingtaine de jeunes cadres cette année. En formation initiale, le lancement d'un master d'assurance est prévu à la rentrée prochaine, l'objectif étant de créer à terme un établissement de formation de référence sur le modèle de l'Ecole nationale d'assurance française et Institut de formation de la profession de l'assurance. En d'autres termes, les formations qui seront dispensées dans cette école n'ont rien à envier à celles prodiguées en France, d'autant que le corps professoral est issu de ces deux instituts français. Les stagiaires auront le même programme que celui enseigné en France. Le problème des compétences se pose avec acuité pour un secteur appelé à se développer, d'où une volonté manifeste de la profession d'améliorer le taux d'encadrement au niveau des compagnies d'assurances. Les énormes potentialités du marché algérien peuvent rester encore longtemps gelées si la question de l'encadrement du marché et des ressources humaines n'est pas prise en charge. En d'autres termes, la mise à niveau des acteurs actuels du marché constitue aussi une condition de la pénétration des compagnies étrangères, qui, de plus en plus, s'intéressent au marché algérien. À l'image de la Macif qui a créé avec la SAA une société d'assurance spécialisée dans la santé et la prévoyance. Les organes de gestion de cette société sont déjà installés et le début de l'activité est prévu pour l'année prochaine. Le marché des assurances en Algérie reste en pleine mutation, notamment après la libéralisation du secteur, en 1995. Une libéralisation qui a permis de passer de 6 compagnies d'assurances à plus de 18 actuellement. L'activité connaît, a-t-il dit, une croissance importante en matière de chiffre d'affaires au cours des dernières années. Le secteur des assurances en Algérie a enregistré, en 2009, un chiffre d'affaires de plus de 76 milliards de DA (hors acceptations internationales de la CCR), contre 67,9 milliards de DA en 2008, soit une augmentation de 12,8%. Le secteur affiche un chiffre d'affaires estimé à 23,9 milliards de DA au premier trimestre 2010. Selon certaines sources, l'année pourrait être clôturée à hauteur de 90 milliards de DA. Et on prévoit 100 milliards de DA en 2011.