Les neuf prétendants démocrates pour la course à la Maison-Blanche en novembre 2004 se sont affrontés mardi soir lors de leur deuxième débat retransmis nationalement en moins d'une semaine, rivalisant dans leurs attaques contre le président Bush sur l'Irak et l'économie pour séduire la base du parti. Ce débat de 90 minutes a aussi été marqué par une passe d'armes entre le favori actuel, Howard Dean, l'ex-gouverneur progressiste du Vermont et opposant de la première heure à la guerre en Irak et le sénateur du Connecticut Joe Lieberman, un centriste, ancien colistier d'Al Gore à la présidentielle de 2.000, favorable à l'intervention contre Bagdad. M. Lieberman, qui s'en prend systématiquement à M. Dean depuis ces dernières semaines, l'a cette fois accusé de remettre en question un demi-siècle de politique américaine au Proche-Orient en estimant que les Etats-Unis ne devraient pas prendre parti pour pouvoir arbitrer la paix dans la région. M. Lieberman, qui est juif, a affirmé que la position défendue par M. Dean reviendrait à tourner le dos à Israël, un allié de longue date avec qui les Etats-Unis ont des valeurs communes. Howard Dean a rejeté ces accusations, affirmant que le sénateur faisait de la démagogie. Le lobby pro-israélien est considéré comme particulièrement influent dans la politique américaine. L'ancien gouverneur du Vermont a souligné que ses positions étaient en fait similaires à celles adoptées par l'ancien président Bill Clinton qui a été proche d'obtenir un règlement entre Israël et les Palestiniens. Outre cet accrochage, les prétendants démocrates à l'investiture pour la présidentielle, dont les premières primaires se tiendront dans le New Hampshire et l'Iowa en janvier 2004, se sont abstenus de toute attaque les uns contre les autres, se concentrant sur les critiques de M. Bush et de ses politiques. Le débat de mardi soir, qui s'est tenu sur l'un des campus de l'Université du Maryland à Baltimore, était organisé par le groupe de parlementaires noirs de la Chambre des représentants et visait surtout l'électorat afro-américain dont la mobilisation des votes est jugée cruciale par les démocrates pour battre le républicain Bush dans le sud blanc conservateur.