N'ayant plus d'arguments à même de légitimer l'annexion du Sahara occidental, le souverain alaouite a lancé, vendredi, dans un discours devant le Parlement, un appel à la mobilisation populaire “pour faire échec aux manœuvres désespérées des adversaires de l'intégrité territoriale du Maroc”. Voilà un nouveau signe de désespoir de Mohammed VI dans le dossier du Sahara occidental où il n'arrive pas à faire de sa proposition d'autonomie la seule base des négociations avec le Front Polisario, malgré le soutien de certaines capitales occidentales. Ne trouvant plus d'arguments à faire valoir pour légitimer l'annexion progressive depuis 1975 du territoire du Sahara occidental, dont il avait concédé dans un premier temps la moitié à la Mauritanie avant de le reprendre, suite au retrait de Nouakchott, Rabat opte désormais pour un autre procédé. Le monarque chérifien a décidé de jouer sur la fibre sensible des Marocains, en l'occurrence le patriotisme. Ainsi, Mohammed VI a affirmé que la défense de la marocanité du Sahara reste la cause sacrée de notre pays et exige une mobilisation de tous pour faire échec aux manœuvres désespérées des adversaires de notre intégrité territoriale. “Sur le plan stratégique, la défense de la marocanité de notre Sahara, qui reste la cause sacrée de notre pays, exige que vous vous mobilisiez ensemble, avec l'efficacité et la constance requises, sur tous les fronts et au sein de toutes les instances locales, régionales et internationales pour faire échec aux manœuvres désespérées des adversaires de notre intégrité territoriale”, a notamment souligné le roi du Maroc dans son discours vendredi lors de l'ouverture de la première session de la quatrième année législative de la huitième législature. Pour parvenir à son objectif, celui d'impliquer le peuple marocain dans cette manœuvre, Mohammed VI a appelé les parlementaires à “animer la mobilisation populaire générale et engager des initiatives constructives pour gagner un soutien accru en faveur de notre proposition audacieuse d'autonomie, et ce, dans le cadre d'une diplomatie parlementaire et partisane agissant en cohérence et en synergie avec l'action efficiente de la diplomatie gouvernementale.” Encore une fois, au lieu d'accepter la réalité et de négocier sur la base des résolutions onusiennes avec le Front Polisario, qui est son véritable vis-à-vis, le souverain chérifien persiste à faire de l'Algérie son adversaire, en lui imputant tous les malheurs du Maroc. En effet, l'ONU a clairement établi que le peuple du Sahara occidental avait le droit à l'autodétermination, et compte tenu de ce principe après une guerre sanglante de seize années, le Front Polisario et le Maroc ont conclu un accord pour résoudre le conflit, en vertu duquel la solution est soit l'indépendance, soit l'intégration, et ce, à travers un référendum organisé et supervisé par les Nations unies en coopération avec l'Union africaine (UA). Malheureusement, le Makhzen renie à chaque fois ses engagements et se cache derrière des subterfuges dans l'espoir d'imposer au peuple sahraoui et à la communauté internationale sa proposition d'autonomie, comme seule base de négociations.