En l'espace d'une décennie, la belle cité semble avoir rétréci. Prendre le volant et à n'importe quelle heure de la journée est devenu chose pénible, voire déconseillée. La capitale des Aurès, comparée, il y a à peine quelques années, par l'envoyée spéciale du journal français le Monde à une ville américaine, pour ses grandes rues, ses avenues spacieuses, ne l'est plus de nos jours. En l'espace d'une décennie, la belle cité semble avoir rétréci. Prendre le volant et à n'importe quelle heure de la journée est devenu chose pénible, voire déconseillée. Les embouteillages ne se comptent plus aussi bien au centre-ville qu'à la périphérie. Les raisons ou les causes sont multiples et différentes. Le manque ou l'absence de signalisation, le nombre impressionnant de véhicules qui a presque triplé en 10 ans, mais aussi et surtout le non-respect du code de la route. À la direction des transports, M. Boudaoud, premier responsable du secteur, n'y va pas par quatre chemins pour nous donner son avis, mais aussi nous dire son mécontentement. “Vous savez qu'à un moment, et pour des raisons qu'on n'a pas le temps d'évoquer ici, il n'y avait pas un plan de circulation à Batna. Maintenant, il existe, et ce depuis 2009. Ce plan a été élaboré par des spécialistes du bureau d'études Betur, mais encore faut-il le mettre en application. Pour corriger les points noirs qui existent au niveau de la ville de Batna, notamment les carrefours du buste El Hadj Lakhdar, Bouzghaïa… qui sont la cause de pas mal de tracasseries et d'étranglements, le plan de circulation préconise la réalisation et la création d'autres carrefours à sens giratoire sous une norme internationale de gauche à droite et revoir la signalisation tricolore qui est obsolète.” Il est vrai que les automobilistes n'ont jamais cessé de se plaindre de l'état des routes dont un bon nombre est en très mauvais état, ce qui les oblige à emprunter les mêmes chemins de circulation, d'où les bouchons. Ce n'est un secret pour personne que la capitale des Aurès est dépourvue d'espaces de stationnement, hormis un seul d'une capacité presque insignifiante, mitoyen avec l'ancienne gare routière. Evidemment, il ne faut pas oublier les parkings sauvages, qui ont une très grande part de responsabilité dans l'anarchie qui règne, car ils ne sont pas réglementés. Ils ont pour principale clientèle des automobilistes qui stationnent leur véhicule en plein centre-ville, l'une, sinon la principale raison de l'étouffement, principalement aux heures de pointe. Un autre plan, celui du transport, est en cours d'exécution, selon notre interlocuteur qui ajoute : “Nous avons innové dans ce nouveau plan, dans le sens où les bus de transport urbain n'ont pas comme point de départ le centre-ville, mais la périphérie, le centre n'est qu'un passage et ça donne de bon résultats : à titre d'exemple, le bus qui dessert la cité 1200 jusqu'à la cité Abattoirs répond parfaitement aux besoins des citoyens. Nous allons renouveler l'expérience. Je vous apprends que l'étude de faisabilité d'un tramway à Batna est terminée. Le maÎtre de l'ouvrage, Métro d'Alger, a confié l'étude à un groupe coréen. Nous allons lancer un avis d'appel d'offres dans huit mois.” De son côté, le P/APC de Batna, M. Melakhsou, à propos de la raison du retard dans l'application du plan de circulation qui existe depuis 2009, nous dit que “la gestion de l'APC était presque paralysée, vu les conflits internes. Maintenant, nous allons prendre en charge et appliquer à la lettre les recommandations du plan de circulation du Betur. Les points noirs, c'est-à-dire les lieux où il y a étranglement, seront notre priorité et une urgence. Nous avons déjà commencé à Bouzghaïa, un carrefour sensible, mais aussi pris en charge la signalisation qui fait défaut et l'orientation. Nous sommes à l'écoute, nous avons du travail à faire et nous avons les moyens”. Tout cela étant dit, Batna va-t-elle retrouver la fluidité de la circulation de jadis ?