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L'anti-repentance, une grille de lecture conçue pour repenser une vision globale de l'histoire
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 23 - 10 - 2010

William Shakespeare avait raison de dire que la vie est un théâtre raconté par un groupe de sots. Je ne peux être que d'accord avec ce talentueux dramaturge, tant le ridicule n'a jamais tué dans un pays où quelques apprentis sorciers, sortis de je ne sais où, se mêlent assurément de ce qui ne les regarde point. À plus forte raison lorsqu'il s'agit de la mémoire de tout un peuple dont le sacrifice suprême ne saurait se suffire de torrents de larmes de crocodile. Tournant le dos à l'argumentaire d'Olivier Le Cour Grandmaison, qui soutient que la conquête de l'Algérie fut “un projet cohérent de génocide”, et faisant siennes les tendancieuses élucubrations de Daniel Lefeuvre et le contenu de son livre Pour en finir avec la repentance coloniale, le sieur Chihab, député de son état, semble être victime d'une fâcheuse cécité politique. À plus forte raison lorsqu'il invite tout un peuple à regarder vers un avenir incertain alors que des voix s'élèvent de l'autre côté de la rive pour vouer aux gémonies Jules Ferry et tous ceux qui soutiennent encore que la colonisation fut un acte civilisationnel et un bienfait pour les pays anciennement colonisés. Victime s'il en est du somptueux sourire de Michèle Alliot-Marie, le dignitaire du RND donne même l'impression d'être en adéquation avec la thèse qui consiste à dire quel sens cela a-t-il de demander pardon pour des actes commis par d'autres dans le passé ? En quoi est-on responsable d'actes perpétrés par des ascendants ? Si la réponse à un tel questionnement est cet avenir auquel aspire ce zélateur de la négation d'une des constantes irréfragables de la Révolution nationale algérienne, il y a de quoi épiloguer sur la soudaine légèreté de la société politique algérienne. Un microcosme qui, faute d'ancrage populaire et de base militante, semble se complaire dans des raccourcis particulièrement dangereux. Alors que l'anti-repentance est une grille de lecture qui a été conçue pour repenser et construire une vision globale de l'histoire de France, en gommant toutes ses aspérités, en laissant dans l'ombre la complexité des événements, les rapports de pouvoirs, les luttes sociales qui les ont forgés. Cela permet de ramener l'identité nationale à une essence, alors même qu'elle est en construction permanente, juge Nicolas Offenstadt du CVUH, collectif d'historiens créé au moment de la polémique sur la loi du 23 février 2005, pour qui “l'anti-repentance s'inscrit dans le prolongement du discours sur le rôle positif de la colonisation”. À l'évidence, les revendications du peuple algérien et de courants importants de la société française procèdent d'une démarche dont l'objectif cardinal consiste plus à émousser l'impact des discours de M. Sarkozy, conçus pour pousser ses compatriotes dans une attitude de dénégation de pans entiers de l'histoire, qu'à demander à la France de battre sa coulpe. Répondre à cette demande d'une histoire partagée où chacun puisse se reconnaître contribue à l'apaisement et non à l'affrontement, souligne la politologue Françoise Vergès. En temps de vaches maigres, le vernis universaliste et démocratique se craquelle et fond comme neige au soleil mettant à nu les traits hideux de la modernité. Sachez, M. le député, que la montée du fascisme en Occident n'est nullement un accident de l'histoire. Le tiraillement entre universalisme et repli nationaliste trouve ses origines en France dans la pensée d'un Tocqueville et d'un Renan, d'un côté, et celle d'un Gobineau, de l'autre, estiment d'autres sources qui font remarquer, à juste titre, que c'est toujours au moment, ou à la veille, d'un projet expansionniste que la grande bourgeoisie pousse la population vers le repli identitaire en la dressant contre un épouvantail choisi selon l'intérêt du moment. Vous oubliez peut-être très vite que pendant les années vingt et trente, les partis populistes n'auraient jamais pu s'emparer du pouvoir en Europe, sans le soutien de la grande bourgeoisie financière et industrielle. Celle-là même qui a plongé l'Algérie dans la décennie noire et continue à faire fuir, grâce à ses relais compradores, les investisseurs potentiels…
A. M.
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