Les enseignants et chercheurs universitaires recevront, à partir du mois de décembre, une prime de documentation variant de 3 000 à 5 000 dinars, une prime d'encadrement oscillant entre 20 et 60% et une prime de compétence pédagogique comprise dans une fourchette de 10 à 40%. Le nouveau régime indemnitaire a un effet rétroactif depuis 1er janvier 2010. Les enseignants du supérieur et les chercheurs universitaires ne s'attendaient certainement pas à ce que les promesses données par le président de la République à l'occasion du lancement officielle de l'année universitaire 2010-2011 soient concrétisées si vite. “J'avais insisté sur la nécessité d'offrir aux enseignants et aux chercheurs un climat social et professionnel qui leur permette d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions, à travers l'adoption de régimes indemnitaires plus attractifs et plus motivants en vue de renforcer les capacités scientifiques et techniques nationales, d'attirer les meilleures énergies et d'éviter le phénomène de l'exode des compétences. J'ai donné instruction au gouvernement pour concrétiser cette tendance sur le terrain”, a déclaré, mercredi à Ouargla, le chef de l'Etat Abdelaziz Bouteflika. Le lendemain, le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, a convoqué, pour l'après-midi, une réunion avec les délégués des syndicats autonomes (Conseil national de l'enseignement supérieur, Cnes, Syndicat des chercheurs universitaires, Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales, SNPDSM, Syndicat national des maîtres-assistants en sciences médicales, SNMASM, et Syndicat national des enseignants universitaires, Sneu) et l'UGTA, avec un seul point à l'ordre du jour : donner le détail des dispositions prises par le gouvernement en faveur de la revalorisation des salaires des enseignants et chercheurs universitaires. Au terme de la rencontre, qui aura duré plusieurs heures, les représentants syndicaux ont exprimé leur entière satisfaction concernant le nouveau régime indemnitaire proposé par le ministère de tutelle et qu'ils ont immédiatement adopté. “Nous avons quasiment doublé nos salaires”, nous a déclaré un hospitalo-universitaire ayant assisté à la réunion avec le ministre et son staff. En clair, les universitaires, toutes catégories confondues, verront leur bulletin de salaire agrémenté d'une prime de documentation variant de 3 000 à 5 000 dinars, d'une prime d'encadrement oscillant entre 20 et 60% et d'une prime de compétence pédagogique comprise dans une fourchette de 10 à 40%. Les taux sont calculés sur le salaire de base. Afin d'accorder le temps nécessaires aux cadres financiers de mettre en œuvre la nouvelle grille salariale, les augmentations salariales seront appliquées à partir du mois de décembre 2010. Les enseignants et chercheurs universitaires recevront, néanmoins, un rappel de plusieurs dizaines de milliers de dinars par effet rétroactif du nouveau régime indemnitaire, à partir du 1er janvier 2010. C'est donc le cœur léger et l'esprit apaisé qu'ils retrouveront, dans quelques jours dans les amphithéâtres et les classes de travaux dirigés, leurs étudiants, auxquels ils ont fait subir, l'année dernière, des grèves cycliques. D'ailleurs, le Cnes a menacé, au mois de juillet dernier, de perturber considérablement le déroulement de l'année universitaire si le ministère de tutelle tardera encore à satisfaire les revendications socioprofessionnelles des enseignants et chercheurs universitaires. Celles-ci s'articulent autour de trois points essentiels, à savoir la mise en place d'un régime indemnitaire motivant, des facilitations d'accès au logement socio-participatif et l'amélioration de la gestion des universités. Finalement, les autorités nationales n'ont réglé jusqu'alors que la question salariale, en dopant le régime indemnitaire par des primes variables. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a d'ailleurs soutenu récemment que “le régime indemnitaire ne sera pas forfaitaire, mais plutôt un pourcentage calculé par rapport au traitement global”. Il a expliqué que “ce mécanisme permettra d'augmenter la valeur de l'indemnité à chaque fois qu'il y aurait une augmentation du traitement global à travers les changements d'échelons et/ou de grade ou une éventuelle augmentation de la valeur du point indiciaire”. Une proposition que semblent agréer les futurs bénéficiaires, qui ont multiplié, pendant des années, les mouvements de protestation dans l'unique objectif de rehausser leur pouvoir d'achat pour améliorer leur qualité de vie.