Il s'appelle Haddad Ahcène. Son âge approche la cinquantaine. Pour son malheur, en 2003, il a réussi à sauver des griffes d'un terroriste une adolescente kidnappée et soumise à toutes les formes de sévices au parc zoologique de Ben Aknoun. C'étaient les cris de la jeune fille qui l'avaient alerté, lui qui habite Oued Romane, un quartier limitrophe du parc en question, sur les hauteurs d'Alger. Souffrant de plusieurs blessures après s'être accroché avec le terroriste, il avait, malgré tout, pu récupérer le lendemain l'arme du criminel qu'il a remise à la justice. Aujourd'hui, sept ans après, il continue de traîner lourdement ses blessures sans que la justice ne jette un regard sur sa situation sociale. Le pire est qu'il n'a même pas assisté au procès du terroriste alors qu'il est le témoin principal et partie prenante dans l'affaire. Il est allé jusqu'à saisir le président de la République à propos de ce dossier. Mais, apparemment, cela n'a pas empêché les services concernés de classer l'affaire. En quoi un tel témoin d'une agression terroriste est-il gênant ?