Gâchis Construites à coups de milliards pour accueillir des familles en quête de détente, ces infrastructures ont perdu leur vocation pour devenir des lieux infréquentables. Qu?est-ce qui pousse la famille algérienne à déserter des lieux qui lui ont été dédiés ? Pour avoir la réponse, il faut les visiter en temps «normal». En effet, mis à part les jours de fêtes, ces lieux de détente offrent un tout autre visage. «La morale a foutu le camp, la famille l?a vite suivie», nous dit un commerçant exerçant au parc zoologique et d?attractions de Ben Aknoun. Des couples, en mal d?intimité, n?ont pas trouvé mieux que ces endroits pour se retrouver. Toutefois, selon notre interlocuteur, ces gens n?ont rien d?un couple ordinaire. «Des familles qui se respectent ne pourront pas fréquenter les mêmes endroits qu?eux, tellement ils se distinguent par un comportement choquant». Le malaise s?est accentué avec la présence de jeunes «voyous». Ils tournent autour des familles, ce qui est fort déplaisant. Ainsi plusieurs fois des pères de famille se sont accrochés avec ces jeunes «parce qu?ils rôdaient trop près de leurs filles». Déçues et blessées, ces familles ne reviennent plus. C?est ainsi que la famille a déserté l?endroit au profit de gens «qui n?ont rien à faire ici». De ce fait, le parc de Ben Aknoun est devenu un endroit triste où l?on n?entend plus les cris de joie d?enfants heureux. Riadh El-Feth vit, malheureusement, la même situation. Ceux qui fréquentaient l?endroit, il y a quelques années, seront surpris de voir ce bijou dans sa situation actuelle. «Les choses ont changé depuis le début de la décennie noire», nous raconte un jeune vendeur de cassettes. Ainsi, le terrorisme serait la cause de la décadence de cet édifice ? Selon notre interlocuteur, la peur des attentats a poussé les gens à éviter tout endroit à forte affluence. Etant un pôle de détente, Riadh El-Feth n?a pas échappé à la règle. C?est ainsi que la famille s?est trouvée obligée de se cloîtrer entre quatre murs. Pendant ce temps, les couples, cherchant un refuge loin des regards indiscrets, ont trouvé l?endroit rêvé. «Ils se sont emparés de ce lieu pour lui coller une étiquette de lieu de débauche». Les jeunes rôdeurs s?y sont également installés et gare à celles qui s?y aventureraient seules. Les années de disette étant passées, la famille algérienne a tenté de retrouver ses repères, néanmoins avec la nouvelle réputation qu?ils ont acquise, ces lieux de détente ne l?attirent plus.