François Mitterrand et la guerre d'Algérie. Le dernier ouvrage signé de l'historien Benjamin Stora avec le journaliste François Malye a le mérite de revenir et avec des éléments inédits sur un épisode des plus noirs de la guerre de Libération nationale, en l'occurrence celui relatif aux exécutions des militants de la cause nationale du temps où l'ancien président français était en charge du secteur de la justice. Un temps où même celui qui n'hésitera pas à abolir, 24 ans plus tard, la peine capitale dans l'Hexagone dès qu'il franchit la porte de l'Elysée, se faisait apparemment un plaisir à passer à la guillotine tous ceux qui osaient défier l'ordre colonialiste. Lorsque Mitterrand quitte le ministère, le 21 mai 1957, 45 condamnés à mort ont été guillotinés. Dans l'introduction du livre, les auteurs donnent même le chiffre de 222 exécutions pendant toute la durée de la guerre. “La peine capitale faisait certes partie de l'arsenal pénal. Mais c'est une justice expéditive qui a sévi dans cette Algérie en guerre, déjà habituée à des mesures juridiques d'exception, coutumières de la société coloniale”, notent les auteurs de l'ouvrage.