Mais le président Obama, même avec un électorat pour le moment réduit, ne perd pour autant entièrement le pouvoir ayant réussi à conserver la majorité au Sénat, même avec la perte de quelques sièges au profit des républicains. Il sera néanmoins dans l'obligation de trouver des compromis avec les Républicains pour la suite de son mandat. Les républicains seconds du mouvement Tea Party arrivent en tête des résultats aux élections pour la Chambre des représentants, équivalent d'une assemblée nationale, récupérant au passage des Etats en entier qu'ils avaient auparavant perdus au profit des démocrates, lors de la précédente élection présidentielle de 2007. Tard dans la nuit du 2 novembre et au fur et à mesure des fermetures des bureaux de vote, les résultats façonnaient peu à peu la configuration de la nouvelle chambre des représentants avant d'attribuer, d'une manière définitive, la majorité aux républicains avec un nombre de sièges de 242 contre 193 pour les démocrates. Une victoire écrasante pour les républicains qui franchissent ainsi haut la main le minimum des 218 sièges requis pour remporter la majorité. Pour David Gergen, ex-conseiller de 4 présidents américains — Nixon, Ford, Reagan et Clinton —, devenu aujourd'hui expert politique auprès des médias, la perte de la Chambre des représentants “est un coup dur pour le président Obama”, car, en effet, non seulement les conservateurs s'étaient ressuscités, mais aussi les franges de la population qui avaient soutenu le président Obama durant son élection, en l'occurrence les jeunes et les seniors, ne s'étaient pas ou peu manifestés, ou tout simplement ont rallié le camp des républicains. Mais le président Obama, même avec un électorat pour le moment réduit, ne perd pour autant pas entièrement le pouvoir, lui qui a réussi à conserver la majorité au Sénat même avec la perte de quelques sièges au profit des républicains. Cependant, cette nouvelle situation de deux majorités différentes au niveau de deux institutions, la Chambre des représentants et le Sénat qui formeront le futur 112e Congrès américain, risque de mener la cohabitation vers un certain nombre d'impasses étant donné que le Sénat peut remettre en cause les décisions de la Chambre des représentants, mettant ainsi une limite au pouvoir des républicains, mais prenant aussi le risque d'aboutir vers un immobilisme et la paralysie du programme présidentiel qui commence à peine à se matérialiser en résultats probants. Seuls des compromis sauveront Barack Obama. Les républicains, malgré leur victoire, ne s'étaient pas tellement félicités de leur exploit. La cohabitation s'annonce aussi pour eux telle une bataille sans réelles prémices de victoire, car d'objecter au programme de relance économique mis sur pieds par le président Obama risque de les mettre en porte-à-faux avec les électeurs américains qui exigent à présent des résultats positifs et qui attendent de pied ferme une amélioration de leur quotidien fait jusqu'ici de licenciements et de fermetures définitive d'usines pour raison de faillite.