La maison des jeunes de Tazmalt abrite, du 1er au 6 novembre prochain, le 2e colloque sur Abderrahmane Mira, chef de l'ex-Wilaya III historique. La thématique retenue par les organisateurs : “Une semaine sur la connaissance de l'histoire du mouvement national”. Des conférences-débats et des projections de films documentaires sont prévues. “Le mouvement national à Tazmalt avant 1954”, par Madjid Oulebsir ; “L'histoire du bataillon de la Wilaya III en Tunisie”, par Smaïl Ali Ouchouche et les anciens combattants de la région ; “L'itinéraire d'Abderrahmane Mira”, par Smaïl Mira ; “La recherche du corps d'Abderrahmane Mira”, par Tarik Mira. Quant aux films au programme respectivement jeudi et vendredi : Prisonnier de l'ALN de René Rouby et Soldat du 2e Rima de Pierre Dufeu. À la lecture d'une biographie succincte du héros, disparu il y a 51 ans jour pour jour, se décline le long cheminement du mouvement national. En 1947, il adhère officiellement au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD). Et pour cause ! Tenancier d'un bistrot à Aubervilliers, son commerce servait de point de ralliement aux militants et aux diffuseurs de l'Algérie libre, l'organe central du parti nationaliste. Ses va-et-vient entre la région parisienne et Tazmalt et ses prises de position lui valurent le retrait de sa carte d'identité par le caïd. Il entre alors à l'instar de ses nombreux frères d'armes en clandestinité. Et dès décembre 1954, en compagnie de Hamou Ghozali, il établit une liaison avec Krim Belkacem, Amar Chikhi et Ali Mellah dit Si Chérif. C'est sous sa houlette, affirment ses biographes, que “l'ALN-FLN se constitua initialement dans les vallées de la Soummam et du Sahel (M'cheddalah, Bouira)”. Son baptême de feu, il le fera sur les deux versants du Djurdjura et aura à affronter sous le commandement du futur colonel Slimane Dehilès dit Si Saddek le parti rival : le mouvement national algérien, MNA de Messali Hadj. On assure aussi qu'il était à l'origine de la première jonction entre les troupes des Zones III, IV et V, dénommées wilaya après le Congrès de la Soummam. Un congrès durant lequel, a-t-on ajouté, le capitaine “Abderrahmane Mira a assuré la lourde tâche de la sécurité des congressistes”. Il sera élevé au grade de commandant au début de l'année 1957 et envoyé à la Wilaya VI (Sahara) pour remplacer le colonel Si Chérif, “qui venait d'être assassiné ainsi que son adjoint Abderrahmane Djouadi”. Vers la mi-juillet de la même année, il rentre en Kabylie. Il sera appelé par Krim Belkacem en Tunisie où il sera nommé contrôleur militaire aux frontières. Il revient en Kabylie au moment où le colonel Amirouche était en route pour la Tunisie. Il arrive au PC de la Wilaya III vers la fin du mois de mars 1959. La torture sévissait encore en raison de La Bleuite, une opération d'intoxication et de manipulation des services spéciaux de l'armée française. Et alors que l'opération Jumelles tirait à sa fin, Abderrahmane Mira sera tué en compagnie du jeune Yatta Mouloud à un kilomètre à vol d'oiseau du PC Artois, par la 1re compagnie du 2e Rima (Régiment d'infanterie marine aéroportée).