Après la conjonctivite, une autre pathologie jusque-là inconnue, vient de faire son apparition en faisant des centaines de victimes recensées pour le moment dans les wilayas du Nord. Au moment où cet autre fléau commence à prendre de l'ampleur, les autorités sanitaires continuent, comme d'habitude, à ignorer l'évidence. Nous avons tenté, durant la journée d'hier, d'entrer en contact avec les responsables concernés, mais en vain. Les premiers cas ont été relevés dans les wilayas de l'est du pays avant de s'étendre au Centre et à l'Ouest. Des sources médicales à Alger font état de plusieurs cas de gingivo-stomatite herpétique (le nom scientifique du muguet), diagnostiqués depuis peu dans les hôpitaux de la capitale. Cette maladie qui touche les gencives, la langue et les lèvres, provoque une grande gêne et des douleurs. Comme pour la conjonctivite, les autorités n'ont pas jugé opportun de lancer un programme de sensibilisation pour demander, entre autres, aux malades de rester chez eux pour ne pas contaminer les sujets encore sains. Les kiosques multiservices sont les lieux où la contamination est la plus courante, car les malades laissent les germes pathogènes sur les combinés de téléphone. Au lieu d'agir en aval et lutter contre ce énième fléau de manière cartésienne, les autorités optent cette fois encore pour la politique de l'autruche, et c'est ainsi que dans quelques jours elles décréteront la gratuité des soins. Pour le moment, des cas sporadiques sont recensés dans les wilayas du Centre. C'est ainsi que des sources sûres font état du passage d'au moins deux malades à l'hôpital d'El-Kettar à Alger. Il n'est pas rare, par ailleurs, de croiser dans la rue des personnes malades. “Je n'ai rien. C'est juste des boutons de fièvre, car je viens juste de me lever du lit”, déclare un jeune homme rencontré dans un café à Bab El-Oued. Ce malade ignore que le muguet provoque de grandes fièvres sans gravité heureusement. Faute d'une voix officielle, les informations les plus folles circulent parmi la population. C'est ainsi que des rumeurs font état de cas mortels de muguet, ce qui n'est pas confirmé par des sources hospitalières qui continuent à rassurer les citoyens : “Il ne s'agit pas d'une maladie mortelle.” Les médecins sont unanimes à reconnaître qu'il s'agit d'une maladie qui se développe dans les “villes sales”. Ces mêmes médecins affirment que le traitement de la conjonctivite par des antibiotiques est une erreur médicale en plus d'une gabegie. “La conjonctivite est causée par un virus, et tant qu'elle n'est pas purulente, il faut isoler le malade et laver les rues et les maisons”, affirme un médecin spécialiste en infectiologie installé dans le privé. Ce même praticien souhaite que des mesures d'hygiène soient prises pour conforter le traitement antibiotique qui, cette fois, sera efficace, car il s'agit de lutter contre des microbes. S. I.