Le président de la JS Kabylie a lancé un véritable pavé dans la mare, hier matin, à l'occasion d'un point de presse qu'il a animé au siège de la JSK à Tizi Ouzou, où il a énergiquement contesté la sanction de deux ans de suspension qui lui a été notifiée mercredi soir par la LNF, tout en portant ouvertement de graves accusations contre le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qu'il accuse d'être “derrière tous les maux endurés depuis quelque temps par la JSK et son président”. Et pour étayer ses dires, Hannachi lance : “Le président de la FAF m'en veut à mort parce qu'il m'a demandé tout simplement de donner le gain du match aux Egyptiens d'Al Ahly lors du match de poules de la Ligue des champions disputé au Caire ; ce à quoi j'ai aussitôt répondu par la négative, car je lui avais rétorqué que la JSK n'avait pas pour habitude de jouer avec son honneur ni avec celui de son pays !” Le président de la JSK est allé même jusqu'à donner des précisions sur ces graves accusations qu'il a d'ailleurs tenu à assumer pleinement devant la nombreuse assistance. “Les problèmes avec Raouraoua ont commencé depuis cette malheureuse affaire puisqu'il m'a convoqué au siège de la FAF la veille de notre départ au Caire où il m'a demandé d'arranger le match avec Al Ahly. Raouraoua m'a toujours reçu pour des brèves entretiens au siège de la FAF, mais, curieusement, ce jour-là, l'entretien fut long car il avait longuement tourné autour du pot avant de me demander de faciliter le gain du match aux Egyptiens sous prétexte que la JSK était déjà qualifiée, chose que j'avais catégoriquement refusée et j'en ai aussitôt fait part à certains dirigeants et proches de la JSK ici présents”, martèle Hannachi, qui enchaîne : “C'est depuis cette date que les représailles contre Hannachi et la JSK ont commencé puisque Raouraoua a aussitôt refusé de payer l'avion spécial du Nigeria qu'il nous avait lui-même proposé auparavant. Au Caire, lors du match contre Al Ahly, Raouraoua s'était contenté d'appeler le représentant de la FAF M. Chabane sans jamais nous appeler en tant que dirigeants de la JSK, ne serait-ce que pour s'inquiéter de notre sécurité. Cette année, la JSK a disputé quatorze matches de Coupe d'Afrique, dont sept à Tizi Ouzou, pour honorer tel qu'il se doit les couleurs nationales, mais le président Raouraoua n'a pas daigné assister au moindre match, alors que le président de la Fédération congolaise de football s'est déplacé de Kinshasa jusqu'à Tizi Ouzou pour encourager le TP Mazembe en demi-finale de la Ligue des champions africaine. Après notre prestation héroïque au Caire, nous avions reçu un message de félicitations de la présidence de la République qui nous a émus, mais le président de la FAF s'était muré dans un silence significatif, car nous avons refusé d'accéder à ses manœuvres malsaines. J'assume pleinement mes déclarations, et je suis prêt à prouver mes dires devant n'importe quelle juridiction de mon pays.” Revenant sur la décision de suspension, Hannachi dit encore : “C'est quand même cynique de la part de nos deux hadjadj Raouraoua et Mechrara qui sont partis, une fois de plus, mercredi soir au pèlerinage à La Mecque tout en prenant le soin de m'envoyer en catimini, dans la même soirée, un fax me signifiant ma suspension de deux ans, alors que, deux jours après, les sites officiels de la LNF et de la FAF n'ont pas soufflé mot sur cette sanction, que je qualifie d'intrigante et surtout d'injuste. Personnellement, j'ai un problème avec le président de la FAF, et c'est la LNF qui me convoque en conseil de discipline. C'est de l'insensé. Je refuse de me présenter devant la commission de discipline de la LNF, à moins que Raouraoua ne soit aussi convoqué pour répondre de ses actes, et je refuse d'introduire le moindre recours auprès de la LNF, car j'ai affaire au président de la FAF qui a été le premier à déclencher les hostilités contre la JSK et contre Hannachi, qui l'a pourtant grandement aidé lors de son élection et de sa réélection à la présidence de la FAF.” Hannachi n'omet pas de présenter, à l'occasion, une superbe maquette d'un futur hôtel et d'un centre commercial propres à la JSK, qui seront érigés sur le terrain de l'ancien marché hebdomadaire de Tizi Ouzou, et ce en plus du futur centre de formation du club kabyle qui sera construit à proximité du futur stade olympique de 50 000 places de Boukhalfa. Enfin, Hannachi a tenu à faire taire toutes les rumeurs de libération de joueurs à l'approche du mercato. “Je tiens à démentir toutes ces informations de libération de joueurs puisque rien n'a été décidé jusque-là. La phase aller n'est pas encore terminée, et j'exige qu'on laisse tranquille tous nos joueurs. Je veux juste rassurer nos supporters que la JSK recrutera deux très bons joueurs cet hiver, et ce quel qu'en soit le prix, car la JSK tient à jouer cette année encore les premiers rôles !” dit encore le président Hannachi qui, curieusement, ne semble guère affecté ni perturbé par la suspension qui vient de lui infliger la LNF puisqu'il conclut en ses termes : “L'Algérie vit désormais en totale démocratie, et les clubs de football refusent toute forme de dictature émanant de la FAF ou de LNF qui est censée être l'émanation de tous les clubs qui sont déjà confrontés à d'énormes problèmes pour entrer dans un professionnalisme hâtif qu'on veut bien nous imposer alors que nous n'avons pas encore les moyens de notre politique. Il est temps de convoquer des états généraux du football algérien pour sauver la mise, sinon nous replongerons dans le gouffre.”