Les deux hommes, qui ont multiplié les contacts, directs et indirects, mettront en place une commission dès ce week-end. C'est désormais quasi officiel, même si les deux camps se sont refusé à faire la moindre déclaration publique, Abdelaziz Belkhadem et Abdelakrim Abada sont arrivés hier à un compromis qui accorde la part belle aux redresseurs tout en préservant l'honneur des anciens pro-Benflis. Ces derniers, qui ont fini par accepter le principe de la liste contenant une trentaine de noms décrétés persona non grata dans les rangs dirigeants de la commission de préparation du 8e congrès, dit rassembleur, auraient quand même réussi à convaincre Belkhadem, lors de la rencontre d'hier, d'accepter au sein de cette instance certains de leurs hommes, qui ne se sont pas trop mouillés dans la campagne en faveur de Benflis et anti-Bouteflika. Le compromis devrait ainsi être annoncé officiellement lors de la première rencontre publique que tiendront les deux hommes, en présence de leurs états-majors respectifs dans le but de mettre en place la commission de préparation du congrès, 8e du nom. Excepté les membres du comité central issus du 7e congrès, seront également admis les anciens élus et anciens dirigeants qui comptent et qui sont restés fidèles au parti. Cette mesure, explique-t-on en coulisses, vise surtout à assurer une place de choix au président de cette commission, Abdelaziz Belkadem, puisqu'il n'était même pas membre de ce comité central, ni du suivant, que la justice avait fini par invalider. Si la crise organique semble donc en passe d'être réglée, puisque la cérémonie de ce week-end servirait également à remettre aux redresseurs les clés du siège national du FLN, il semble que de nouveaux bras de fer soient en gestation au niveau de l'APN. C'est au début de ce mois, est-il besoin de le rappeler, que devra s'opérer le renouvellement des postes de responsabilité au sein de l'APN. Une campagne sans merci est ainsi menée contre l'ensemble des responsables qui avaient publiquement soutenu Benflis. Le premier d'entre eux, Abbas Mikhalif, président du groupe parlementaire, risque fort de perdre son poste au profit de M.Nouari que les redresseurs ont déjà «désigné» à ce statut avant même que les élections n'aient eu lieu. Une fois cette «formalité» accomplie, une guerre sans merci devrait être engagée en vue de remplacer les présidents des commissions des affaires étrangères et de la commission juridique, respectivement Bouguettaya et Chihoub. Ces deux hommes, nous dit-on, font partie de la liste de 30 responsables décrétés, «indésirables» par le mouvement de redressement. Les vice-présidents de l'APN, tous fidèles à leur ancien secrétaire général, feraient eux aussi les frais de cette purge qui s'annonce sans pitié puisqu'elle touchera aussi les postes d'assesseur et d'adjoint des présidents de commission. Si ce cap, pas si évident à atteindre compte tenu de la tournure qu'a prise le règlement du conflit intra-FLN au sein du groupe parlementaire de ce parti, les redresseurs pourraient même s'en prendre au perchoir de Karim Younès. Or, nous n'en sommes pas encore là. Pour le moment, le plus important, aux yeux des dirigeants des deux camps, est d'en finir avec la «corvée» de la mise en place de la commission de préparation du congrès à la fin de cette semaine, et l'élection d'un nouveau président du groupe parlementaire la semaine suivante.